Emploi
« Les salariés ont l’impression que rien n’a changé. Dans le privé, ils demandent si leur boîte va continuer à avoir de l’activité. C’est très concret. Dans le public, il y a également une préoccupation salariale et une autre question sur l’avenir du service public. Nous, on le dit clairement : attention, l’austérité c’est socialement, économiquement et démocratiquement suicidaire. Nous ne sommes pas en Grèce ou en Espagne, pourtant nous subissons une logique d’austérité. Cette logique conduit à une croissance très faible et à une augmentation du chômage. Si on veut taper dans le dur, les économistes sont d’accord pour dire qu’il faut au moins 1,6 % de croissance. C’est le minimum pour lutter contre le chômage. À F0, nous sommes européens et nous pensons que c’est à cette échelle-là que nous pouvons retrouver de la marge. Il faut que l’Europe consacre 2 % de son PlB pour faire des investissements et de la relance. il faut un plan Marshall européen ».
Pacte de responsabilité
« Dès le 31 décembre nous avons dit : ça ne peut pas marcher. D’un côté, le président de la République annonce des espèces sonnantes et trébuchantes pour les entreprises et dit discuter avec les syndicats et le patronat pour trouver des contreparties. Nous contestons cette logique, Personne ne peut obliger une entreprise à embaucher, personne ne peut obliger une entreprise à augmenter les salaires. C’est une logique économique restrictive pour faire baisser le coût du travail. C’est une course à l’échalote. Le coût du travail, c’est en moyenne 20 à 25 % du coût de production. Il y a d’autres éléments qui interviennent, le coût du capital, le coût de l’énergie, etc. Et puis il y a aussi les 50 milliards d’économies qui doivent être annoncés mi-avril. J’aimerais savoir comment on fait sans remettre en cause le service public ou la santé et sans provoquer un effet dépressif sur l’économie ? »
Unedic
« Il y a eu une vraie bagarre pendant la négociation de l’Unedic. Mais à la fin nous avons un accord qui met en musique le principe des droits rechargeabies qui peuvent se cumuler avec les anciens droits non utilisés. Potentiellement, cela concerne un million de personnes. De même, les salariés avec plusieurs employeurs et donc plusieurs contrats de travail ne seront plus pénalisés. Enfin, concernant les intermittents, il y a un deuxième débat à avoir avec le gouvemement. ll y a des abus du côté des entreprises. Certaines déclarent, par exemple, les videurs de boîte de nuit comme Intermittents. C’est au gouvernement
de faire le tri »
Négociation paritaire
« Nous sommes inquiets sur l’avenir des systèmes paritaires. Déjà, on l’a bien vu sur la Sécu. Ce n’est plus du paritarisme. Le paritarisme, c’est la gestion de la cotisation des salariés, cela fait partie de notre responsabilité et quand vous êtes en situation de gérer, vous prenez vos responsabilités. Seulement, il y a des pressions, avec des entreprises par exemple, pour essayer de mettre fin à ce système. »