Airbus : le choc de simplification

Fusion par Nadia Djabali

Inauguration du nouveau siege social d’Airbus Group a Blagnac. ©Lydie LECARPENTIER/REA

Grandes manœuvres chez Airbus. Tom Enders, son P-DG, souhaite rationaliser le fonctionnement de la société aéronautique et n’exclut pas des suppressions d’effectifs

L’heure est à la simplification chez l’avionneur européen. Airbus group a annoncé vendredi 30 septembre qu’il allait fusionner avec Airbus Commercial Aircraft. La nouvelle entité s’appellera … « Airbus » le 1er janvier 2017.

Tom Enders, P-DG du groupe, a déclaré à l’AFP qu’il souhaitait « délivrer un niveau de performance supérieur », « une organisation plus simple et plus efficace » avec « moins de bureaucratie, une collaboration plus étroite et des processus plus rapides ».

Cette fusion laisse entrevoir la suppression de postes d’encadrement et le regroupement de centres de décisions éclatés sur plusieurs sites. « Si c’est uniquement les staffs des directeurs généraux qui bougent et quelques cadres supérieurs, ce ne sera pas un problème », explique Philippe Fraysse, secrétaire fédéral FO chargé de la branche aéronautique. « Mais si ça descend plus bas dans les services, il pourra y avoir des soucis. »

Un plan de restructuration ?

C’est un article du Financial Times qui a mis le feu aux poudres le 18 septembre. Le quotidien économique britannique faisait état d’un plan de restructuration et d’économies pour minimiser les coûts plus élevés que prévu du programme du gros porteur A380 ainsi que de l’avion de transport militaire l’A400M. 

Selon le journal britannique, le plan à l’étude comprendrait des suppressions de postes à travers le groupe et doit encore être présenté aux syndicats.

Une information rapidement démentie dans les colonnes des Échos qui écrivait le 19 septembre que le plan n’avait pas de lien avec les difficultés rencontrées dans les programmes A380 et A400M. « Il ne s’agirait pas d’un plan de réduction des coûts. »

Difficultés techniques

Ces deux articles successifs interviennent dans un contexte de difficultés techniques rencontrées par Airbus. En juillet 2016, l’avionneur avait annoncé provisionner 1,4 milliards d’euros pour faire face aux problèmes répétés que connaît l’A400M. Quant à l’A380, il ne rencontre pas encore le succès commercial escompté, et la direction a annoncé qu’à partir de 2018 sa cadence de production passerait à un appareil par mois, contre plus de deux en 2015.

Mais ces difficultés n’ont rien d’insurmontable, tempère Philippe Fraysse : « Les problèmes techniques de l’A380 et l’A400M vont être résolus. Et nous savons qu’il manque des salariés dans ces domaines-là. » L’optimisme du secrétaire fédéral est soutenu par les 1 000 milliards d’euros inscrits dans le carnet de commande de l’avionneur dont l’État français est actionnaire à hauteur de 12%.

Des réponses le 4 octobre

« Chez Airbus, nous ne sommes pas chez Alstom. Il y a une tradition sociale. En plus, il y a 10 ans de boulot et entre 10 et 15 milliards de trésorerie. Donc je ne vois pas Airbus group annoncer des licenciements à la veille des présidentielles. »

Quoi qu’il en soit, pour obtenir plus de détail sur cette fusion, il faudra attendre le 4 octobre 2016 et la réunion du comité européen d’Airbus.

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante