Assurance chômage : réunion de la dernière chance le 22 février

Protection sociale par Clarisse Josselin, Michel Beaugas

La délégation FO à la séance de négociation du 18 janvier 2018 au Medef. © F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

La sixième séance de négociation interprofessionnelle sur l’Assurance chômage, qui s’est tenue le 15 février au siège du Medef, devait être conclusive. Mais les employeurs restant toujours crispés sur la question des contrats courts, une ultime rencontre est prévue le 22 février.

Malgré cinq heures de discussions et deux suspensions de séance, les interlocuteurs sociaux ne sont pas parvenus à s’entendre sur la réforme de l’Assurance chômage voulue par le gouvernement le 15 février. Une dernière rencontre est programmée le 22 février.

Ça coince toujours sur la lutte contre la multiplication des contrats courts qui plombent les comptes de l’Unédic. Le 14 février, le patronat (Medef, U2P, CPME) avait remis aux organisations syndicales une nouvelle version de son projet d’accord. En matière de précarité, il renvoie la question à des négociations de branche, comme le prévoyait déjà la convention Unédic du printemps 2017. Petite avancée, il ne les limite plus à quatre secteurs invite désormais « l’ensemble des branches » à ouvrir des discussions, qui devront s’achever au plus tard le 31 décembre 2018. Mais les employeurs refusent toujours toute sanction en cas d’échec.

Préserver le droit à la reconversion pour les salariés

« Nous voulons que le gouvernement nous garantisse, de préférence par écrit, qu’il imposera bien un système de bonus-malus si le dispositif retenu ne lui convient pas, il semble avoir reculé sur cette question », s’inquiète Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé de l’emploi et chef de file de la délégation FO. Il rappelle que la convention Unédic de 2017 ayant fait porter les efforts sur les salariés pour préserver le paritarisme, « c’est désormais aux employeurs de faire des efforts ».

Un autre point de blocage est apparu sur l’indemnisation des démissionnaires, dans son articulation avec la réforme de la formation professionnelle, en cours de négociation. « Il ne faut pas que d’un côté, on crée un droit à la reconversion pour les démissionnaires, et que de l’autre, on supprime cette possibilité pour les salariés dans le cadre d’une formation longue, comme c’est le cas avec l’actuel CIF, prévient-il. On ne veut pas que demain, on soit obligé de démissionner pour se reconvertir. »

Démissionnaires : des critères patronaux trop restrictifs

FO déplore également les restrictions d’accès au dispositif pour les démissionnaires. Le patronat veut limiter au maximum les coûts pour l’Assurance chômage. Selon des chiffrages de l’Unédic rendus le 13 février, le dispositif pourrait coûter entre 140 et 680 millions d’euros par an, selon les critères d’éligibilité retenus. Le patronat voudrait, selon FO, un plafond de 150 millions d’euros. S’il accepte de ne plus prendre en compte le niveau de diplôme, mais il voudrait ouvrir le dispositif aux salariés ayant au moins sept ans d’ancienneté dans l’entreprise. « Au final, il y aura moins de 10 000 bénéficiaires, je ne suis pas sûr que le texte soit bien reçu par le gouvernement  », poursuit Michel Beaugas.

La négociation sur la formation professionnelle doit s’achever au plus tard le 21 février, la veille de l’ultime réunion sur l’assurance chômage. « Avant de signer, nous regarderons l’équilibre général entre les deux textes, ça fait partie d’un tout », ajoute Michel Beaugas.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

Michel Beaugas Secrétaire confédéral au Secteur de l’Emploi et des retraites

Sur le même sujet