Carburant : la goutte de trop pour les Français asséchés

Revue de Presse par Michel Pourcelot

L’exécutif a tenté, en ce début novembre, de calmer le mécontentement provoqué par la hausse du prix des carburants qui grève un peu plus des budgets déjà serrés. La presse s’est penchée sur ce qui alimente la colère des Français. Aperçus.

La Tribune
Les Français en ont plein le dos quand ils font faire le plein, le porte-monnaie déjà à sec : « Le dernier baromètre BVA-La Tribune indique que 83% des Français ont ressenti un impact sur leur situation financière après l’augmentation des prix à la pompe. Or, la politique fiscale menée par le gouvernement pourrait encore venir alimenter le mécontentement ». Les taxes, idéologiquement privilégiées par l’exécutif, frappant plus les pauvres que les riches, « les plus modestes ont d’ailleurs le sentiment d’être les plus touchés par cette montée des prix. (...) ce sont les employés et les ouvriers (60%) qui se sentent les plus touchés parmi ceux qui expriment un impact important. Du côté des retraités, ils sont 30% à exprimer un tel sort ».

Le Parisien
« Autant que les automobilistes soient prévenus : la baisse des prix du carburant, ça ne sera pas pour tout de suite. Le ministre Bruno Le Maire a d’ailleurs rappelé que "tout indique que les prix du pétrole resteront élevés dans les mois et les années qui viennent". Une manière de préparer les esprits. Si le prix du brut n’est pas près de fléchir, il en va de même des taxes. Au 1er janvier 2019, elles vont augmenter de 6,5 centimes d’euros sur le litre de diesel et de 2,9 centimes d’euros sur celui de l’essence. Soit une facture de 1,9 milliard d’euros supplémentaire pour les ménages… rien qu’en taxe ». La taxe, toute une philosophie à laquelle carbure l’exécutif.

Les Echos
« Au début de la semaine, Emmanuel Macron a esquissé des mesures compensatoires pour accompagner les ménages pénalisés par la flambée des prix des carburants, sans convaincre l’opinion. Il a aussi avoué que sa cote dans les sondages "sera encore sans doute un bon moment" plombée, le quotidien des Français ne changeant "pas assez vite" à leurs yeux. (...) "La voie que nous avons prise, c’est transformer en profondeur le pays", a-t-il plaidé ».

Ouest-France
Hier comme aujourd’hui, il ya des "râleurs" et le chef de l’exécutif a pu le constater « en déambulant dans les rues de Charleville-Mézières, la préfecture des Ardennes où il a été interpellé sur la hausse des prix des carburants. "Je suis avec vous et je continuerai. Je sais qu’il y a des gens qui râlent", a-t-il déclaré. (...) Les membres du gouvernement sont arrivés à pied de la gare de Charleville-Mézières, après être venus par train de Paris, pour participer au Conseil des ministres dans la préfecture ». Charleville-Mézières, ville d’Arthur Rimbaud, surnommé "l’homme aux semelles de vent"...

Le Figaro
D’autant que la destination des taxes en cause ne semble pas avoir de quoi faire frémir une pale d’éolienne : « le rapporteur du Budget au Sénat pointe une mesure "punitive". (...) un "alourdissement massif" de la fiscalité écologique et énergétique, "favorisant surtout le rendement au profit du budget général". "Sur les 37,7 milliards d’euros de recettes attendues en 2019 au titre de la TICPE (taxe sur les carburants, ndlr), seuls 7,2 milliards d’euros sont affectés au compte d’affectation spéciale +Transition énergétique+", décrypte-t-il. "En revanche, ce sont bien 17 milliards d’euros qui bénéficieront au budget général, contre 13,3 milliards d’euros en 2018". Le rapporteur juge "peu probable que cette augmentation de presque 4 milliards d’euros" vise à favoriser la mise en place de nouvelles mesures afin de favoriser la transition écologique ou de renforcer celles déjà existantes (...) ». Mais peut-être faut-il bien compenser le trou d’air fait dans le budget par CICE et autres...

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante