L e 15 octobre, les chiffres sont tombés : en 2023, la direction de Carrefour prévoit de faire passer quarante et un magasins, dont seize hypermarchés, en location-gérance. Dans les hypermarchés, qui emploient 50 000 salariés, cette nouvelle vague fera basculer entre 12 000 et 15 000 salariés vers des sociétés indépendantes
, estime Dominique Moualek, DSC FO de Carrefour hypermarché. Depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard à la tête du groupe en 2017, cette forme de franchise s’accélère. Au total, un tiers des hypermarchés Carrefour sont aujourd’hui en location-gérance d’après le délégué FO. Il dénonce une stratégie de réduction des coûts au détriment des salariés
.
Perte d’acquis sociaux
Dans la location-gérance, il y a certes le transfert du contrat de travail des salariés à la société locataire. Mais ils peuvent perdre un mois, voire un mois et demi d’avantages sociaux
, pointe Dominique Moualek. Les salariés restent en effet couverts par une clause sociale et la convention collective du groupe, uniquement pendant quinze mois
. Ensuite, ils peuvent retomber au niveau de la branche
, explique le DSC. Une casse sociale
qui inquiète FO. D’autant que Carrefour vient d’annoncer un plan d’économies de 4 milliards d’euros d’ici à 2026.