Chez Amcor Flexibles, FO défend le « zéro licenciement contraint »

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

Majoritaire à plus de 86%, le syndicat FO est à l’offensive sur le site mosellan d’Amcor Flexibles de Sarrebourg, où la direction a annoncé mi-janvier un projet de réduction d’effectifs. Celui-ci, qui concernerait 47 des 232 salariés, pourrait menacer le site. Soutenu par FO Métaux, l’UD FO de Moselle et l’Union locale FO, le syndicat conteste toute motivation économique au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) annoncé.

Depuis que la direction d’Amcor Flexibles à Sarrebourg (Moselle) a annoncé le 12 janvier son projet de réduction d’effectifs qui concernerait 47 des 232 salariés, le bras-de-fer est engagé avec le syndicat FO (majoritaire à 86,67%) et l’ensemble des organisations syndicales. Nous nous battrons jusqu’au bout pour qu’il n’y ait aucun licenciement contraint, prévient Servin Ross, délégué syndical FO, qui dénonce l’attitude déloyale du spécialiste australien de l’emballage alimentaire. Quand nous avons manifesté à Bruxelles fin octobre, le porte-parole Europe du groupe nous a garantis qu’aucun projet ne menacerait les emplois jusqu’à juin 2024. L’engagement n’a pas été tenu, dénonce le militant FO.

Crainte pour la pérennité du site mosellan

Pour autant, l’annonce du projet de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) n’est pas une surprise pour l’équipe FO. Depuis plus d’un an, elle est à l’offensive pour contrer toute décision précipitant la restructuration du site. Au printemps 2023, les élus FO du CSE (comité social et économique) ont lancé un droit d’alerte économique après la décision de transfert de volumes d’activité du site mosellan vers d’autres usines. Décision qui va générer une chute de 20% de la production cette année. L’été dernier, ils ont bataillé – et obtenu gain de cause – pour que la direction continue de recourir à l’activité partielle de longue durée (dispositif co-financé par l’État et l’Unedic permettant de diminuer l’horaire de travail face à une baisse durable d’activité).

L’annonce du 12 janvier a renforcé la combativité du syndicat FO, qui a reçu le soutien de la fédération FO Métaux, de l’UD FO de Moselle ainsi que de l’Union locale FO. Le projet de PSE pourrait menacer le site. Les 47 licenciements potentiels visent des postes jugés indirects par la direction : chaîne de logistique, qualité, technique, stock, maintenance, coordination de production. Mais elle a aussi décidé de ne pas renouveler le contrat d’un sous-traitant coloriste sur site, Flint couleurs, sans lequel celui-ci ne peut fonctionner. Cette fin de contrat pourrait conduire aux licenciements de 12 salariés de ce sous-traitant. Un second sous-traitant, qui nous fournit des matériaux localement, pourrait aussi être menacé, précise Servin Ross.

FO conteste toute motivation économique au PSE annoncé

Autre source d’inquiétude, l’empressement de la direction, qui a lancé la procédure officielle du PSE dès le 17 janvier et engagé en parallèle des négociations sur un accord de méthode. Elle voudrait boucler toutes les procédures d’ici la mi-mars. FO conteste toute motivation économique du plan social annoncé : Une baisse d’activité organisée n’est pas un motif économique valable. Ce qui se passe est un choix délibéré et stratégique, pour augmenter les profits des actionnaires, assure Hervé Juszczak, secrétaire du syndicat FO.

Le syndicat rappelle la bonne santé économique du groupe (3,25 milliards de dollars de chiffre d’affaires net au trimestre clos fin décembre 2023, NDLR). FO, qui attend la remise début mars de l’expertise économique commanditée par le CSE, a déjà annoncé de prochaines actions lors de la première assemblée générale du personnel, qui a réuni plus de 140 salariés le 2 février.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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