Chez Buitoni, FO défend les emplois

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

Majoritaire sur le site de production nordiste, dont l’activité est arrêtée depuis le 18 mars sur décision préfectorale, FO a réussi, par la négociation, à réduire le nombre massif de suppression de postes – jusqu’à 44 % des effectifs – que la direction voulait engager. Et ce, pour « donner toutes ses chances » à une éventuelle reprise de production partielle. Le syndicat a signé jeudi 1er décembre la proposition d’accord sur les congés de fin de carrière, laquelle pourrait concerner jusqu’à 45 salariés (25 % des effectifs).

L’avenir se précise pour les 182 salariés de l’usine Buitoni de Caudry (Nord), où ont été fabriquées des pizzas, contaminées par la bactérie E.coli liée à la mort de deux enfants. Alors que la direction menaçait mi-septembre de fermer définitivement l’usine (arrêtée depuis le 18 mars sur décision préfectorale) si son projet de départs volontaires n’aboutissait pas, FO, majoritaire, a réussi à sortir par le haut de ce chantage à l’emploi, qu’elle a dénoncé, avec la FGTA-FO. Les salariés ne sont en rien responsables de la situation qu’a traversée l’entreprise ces derniers mois, appuie Stéphane Derammelaere, délégué syndicat FO. Compte-tenu de l’arrêt du site, Buitoni (groupe Nestlé) avait annoncé vouloir se séparer de 50 à 80 salariés –soit jusqu’à 44 % des effectifs – sur la base du volontariat.

Réduire le nombre de postes supprimés

FO a d’abord réussi à négocier –et signé le 10 novembre– un accord de méthode dissociant les négociations sur les congés de fin de carrière (CFC) et celles sur les départs en mobilité interne (vers d’autres sites Nestlé) ou en mobilité externe (reconversion). Négociations qui ont été reportées ultérieurement et pourraient débuter fin décembre ou début 2023. Une nécessité pour Stéphane Derammelaere, qui n’a eu de cesse d’œuvrer syndicalement en vue de réduire le nombre de postes supprimés.

Si le militant a combattu le plan global que la direction voulait imposer, c’est aussi, explique-t-il, parce que celui-ci risquait de conduire le site à un sous-effectif faisant obstacle à une éventuelle reprise de production. Nous voulons conserver le maximum de compétences pour donner toutes ses chances à la reprise d’une production partielle. Elle se précise commente le délégué FO. En effet, si le groupe Nestlé maintient suspendue la ligne de fabrication des pizzas Fraïch’up mises en cause dans le scandale sanitaire, il espère redémarrer vers la mi-décembre – sous réserve du feu vert des autorités – la seconde ligne de production qui serait, elle, hors de cause selon les résultats de ses investigations internes.

Des CFC de soixante mois

Dans la foulée de la signature de l’accord de méthode, seules des négociations sur les CFC ont donc été ouvertes. Mise à signature le 23 novembre, la proposition d’accord pourrait concerner jusqu’à 45 salariés (soit l’équivalent de 25 % des effectifs). Ceux-ci sont appelés à se positionner d’ici la fin de l’année. Les départs interviendraient à partir de fin mars prochain.

Elle leur permettrait d’anticiper, dès 57 ans, leur départ en retraite par des congés rémunérés à 80 % du salaire brut (lequel serait calculé sur la meilleure année entre 2019 et 2021), avec notamment le maintien de la mutuelle jusqu’au moment de la liquidation de leur retraite. Inédit, les reliquats de jours de congés non-pris à la date du départ seront payés, et non « déduits » de la prise en charge financière des CFC : une « première » dans le groupe Nestlé.

Après consultation d’un avocat, FO a signé le 1er décembre, comme l’ensemble des trois autres organisations syndicales, cette proposition d’accord sur les CFC que Stéphane Derammelaere qualifie de satisfaisante.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération