Un accord a été trouvé mi-août entre la direction de la mine d’Escondida, au nord du Chili, et le principal syndicat de l’entreprise. Une grève massive a été évitée de justesse, alors que 2 164 travailleurs, soit la quasi-totalité, avaient voté en faveur de la cessation du travail au sein de la plus grande mine de cuivre du monde (plus de 5,6 millions de tonnes annuelles de minerai extraites), au cœur du désert d’Atacama.
Les mineurs du gisement, qui produit près de 1,1 million de tonnes de cuivre par an, exigeaient une prime reconnaissant leur travail durant la pandémie, à hauteur d’1% des dividendes versés aux investisseurs. Ils demandaient également une rémunération indexée sur les résultats de l’entreprise, la multinationale anglo-australienne BHP-Group.
La direction amenée à céder face à la menace
Selon le syndicat, la mine d’Escondida devrait afficher un revenu de 10 milliards de dollars cette année, le prix mondial du cuivre ne cessant e d’augmenter, dépassant les 10 000 dollars la tonne. Face à cette menace de grève, la direction a mis peu de temps cet été à proposer cet été un accord au syndicat.
Une décision sûrement due au souvenir vivace des grandes grèves de 2017 qui reste en effet gravé dans toutes les têtes au Chili. Une grève de 44 jours, la plus longue de l’histoire du pays, qui avait induit une perte de 740 millions de dollars pour l’entreprise, et impacté le PIB national de 1,3%.
Le Chili produit 28% de la production mondiale de cuivre, ce qui en fait le premier producteur du monde. La mine d’Escondida à elle-seule représenterait 5 % à 6 % de la production mondiale. L’extraction du cuivre est une ressource majeure pour ce pays d’Amérique du Sud et constitue entre 10 et 15% de son PIB. Le premier consommateur mondial de cuivre est la Chine, vers laquelle le Chili exporte en majeure partie. Une grève aurait affecté le cours des prix du cuivre sur les marchés mondiaux.
L’accord a été accepté mi-août par la quasi-unanimité des travailleurs. Si celui-ci est resté secret, les médias locaux évoquent une prime de productivité de 23 000 dollars ainsi que d’autres acquis pour les travailleurs. L’effort des mineurs pendant la pandémie a été énorme
dans des conditions de froid et de chaleur extrêmes, exposés à des risques physiques et chimiques, à l’épuisement mental et au surmenage
soulignaient en août deux syndicats chiliens.