Dans son discours devant le Congrès du syndicat britannique TUC réuni à Liverpool le 8 septembre, la secrétaire générale Frances O’Grady s’est inquiétée de l’évolution de la société britannique qui protège les classes privilégiées et fragilise les plus pauvres. Pour appuyer son propos, Frances O’Grady a décrit une société calquée sur la série Downton Abbey, – très populaire outre-manche - dans laquelle les conditions de vie de la grande majorité sont sacrifiées pour protéger les intérêts de l’aristocratie. Illustration involontaire de son propos : son discours retransmis en direct à la BBC a été interrompue par la chaine publique pour annoncer la grossesse de la Duchesse de Cambridge.
Lors d’une rencontre qui a lieu à Londres en juin avec Jean-Claude Mailly, Frances O’Grady a insisté sur la faiblesse des salaires subie par de nombreux travailleurs britanniques. Pour le TUC, les bons indicateurs économiques affichés depuis l’an passé par le Royaume Uni ne se traduisent pas par une amélioration des conditions de vie et d’emploi des travailleurs. Le TUC conduit actuellement une campagne sur le thème « Britain needs a pay rise » qui aboutira à une journée de manifestation le 18 octobre prochain. Le TUC a constaté que du fait de la baisse des salaires réels, de plus en plus de travailleurs demandent des heures supplémentaires pour boucler les fins de mois. En outre, le syndicat britannique évalue à 3,4 millions le nombre de personnes en situation de sous-emploi (c’est – à dire en situation de temps partiel subi). C’est 1 million de plus qu’avant la récession. La hausse a été encore plus rapide au cours des deux dernières années.
Le TUC s’inquiète également des projets du parti conservateur visant à limiter le droit de grève et les droits syndicaux en cas de réélection en 2015. Enfin, les inquiétudes syndicales montent également au Royaume Uni à l’égard du projet de traité transatlantique TTIP. En effet s’il était adopté, ce traité menacerait le système public de santé NHS (national health service). En cas de privatisation, le Traité rendrait impossible tout retour en arrière. Certains responsables syndicaux ont demandé au Premier ministre qu’a minima, le NHS soit exclu des négociations.