Le président polonais Duda a signé le 30 janvier 2018 la loi interdisant aux commerces et principalement aux grands supermarchés d’ouvrir le dimanche mais son application est progressive et connaît quelques exceptions. Ainsi, dès le 1er mars 2018, il sera possible d’ouvrir des commerces seulement deux dimanches par mois ; puis un dimanche par mois en 2019 pour finalement aucune ouverture dès le 1er janvier 2020.
Cette loi ne s’appliquera pas pour les magasins en ligne, pour les petites boulangeries, pour les petites stations essences, pour les pharmacies, pour les hôtels et pour les évènements artistiques. Mais elle devrait couvrir près de 1,2 million de travailleurs dans le secteur de la vente. Les propriétaires des commerces pourront travailler dans les petits magasins mais ceux avec des employés devront être fermés. Et même si les dimanches à l’approche des fêtes connaîtront toujours des exceptions, cette loi viendrait limiter les heures de travail, toujours dans le secteur du commerce, pour les jours avant Noël et avant Pâques.
Il s’agit d’une véritable contre-tendance : depuis les années 1990, une tendance à déréguler le travail le dimanche – variant de pays en pays – s’est installée en Europe et n’a pas épargné la France. Ainsi, en 2015, près de 29 % des travailleurs de l’Union Européenne travaillaient au moins un dimanche par mois et 11 % travaillaient au moins trois dimanches par mois.
Mais la nouvelle législation en Pologne pourrait éventuellement infuser dans d’autres pays, la Hongrie avait tenté de limiter le travail le dimanche mais avait dû céder face à de nombreuses pressions tandis que l’abolition du travail le dimanche est aussi un enjeu des prochaines élections législatives italiennes du 4 mars 2018.