Bas les Basques
En s’élançant du Pays basque espagnol, la Grande Boucle fait le choix d’un départ corsé. Pas encore de grands cols au programme, mais déjà de belles bosses et de quoi mettre les candidats à la victoire finale sur le gril d’entrée de jeu. Attention au faux départ !
Samedi 1er juillet
1re étape
Bilbao – Bilbao (182 km)
Ce n’était arrivé qu’une fois, en 1992 : le Tour de France s’élance… d’Espagne, et plus précisément du Pays basque, comme il y a trente et un ans d’ailleurs. Après Saint-Sébastien, c’est Bilbao qui a l’honneur d’être la première ville départ et arrivée du Tour, pour une boucle vallonnée, forcément, la région étant très accidentée. Loin d’être une habitude sur la Grande Boucle, les favoris vont devoir se dévoiler dès cette première journée qui recense au moins huit bosses sérieuses, et un final épicé : la côte de Pike (2 km à 10%), puis la rampe finale dans les rues de Bilbao (1 km à 5,4%). Spectacle garanti !
Dimanche 2 juillet
2e étape
Vitoria-Gasteiz – Saint-Sébastien (209 km)
Le Pays basque et ses montagnes continuent d’être mis à l’honneur en ce dimanche avec une étape qui a des airs de Clasica San-Sebastian, l’un des rendez-vous incontournables de l’été cycliste après le Tour de France. Le juge de paix sera d’ailleurs le même : le Jaizkibel (8,1 km à 5,4%), opportunément placé à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée. De quoi animer l’étape, mais sans doute pas lancer de bagarre entre les favoris. Le maillot jaune sera peut-être même content d’abandonner – temporairement – son paletot à un baroudeur en quête de son jour de gloire.
Lundi 3 juillet
3e étape
Amorebieta-Etxano – Bayonne (185 km)
De l’Espagne à la France, de l’Hegoalde à l’Iparralde, d’un Pays basque à l’autre, l’étape du jour met à l’honneur ce territoire transfrontalier en mettant le cap sur Bayonne. Les montagnes dans le dos, les sprinteurs devraient tirer leur épingle du jeu, pour la première fois depuis le départ.
Mardi 4 juillet
4e étape
Dax – Nogaro (182 km)
Encore plus simple que celle de la veille, cette quatrième étape ne devrait pas échapper aux sprinteurs. Les routes des Landes et du Gers ne sont certes jamais complètement plates, mais jamais vallonnées non plus. Les paysages s’annoncent aussi beaux que le sprint massif inévitable.
Premiers rendez-vous au sommet
Certes édulcorées, les incontournables Pyrénées sont vi-sitées à la sortie du Pays basque par les coureurs de la Grande Boucle, qui reprennent ensuite leur traversée vers le nord-est en mettant le cap vers le Massif central… et un géant du Tour perdu de vue, le Puy-de-Dôme.
Mercredi 5 juillet
5e étape
Pau – Laruns (165 km)
C’était trop tentant… Parti d’Espagne, le Tour ne pouvait pas snober les Pyrénées. Alors avant de poursuivre sa diagonale en direction du nord-est, il s’y offre 48 heures de balade. Deux grands cols sont au programme de la première de ces étapes : le Soudet (15 km à 7%) et surtout Marie-Blanque (9,2 km à 7,6%), dont les dernières pentes sont raides et placées à moins de vingt kilomètres du but. On devrait y voir les favoris se tester, même si la victoire pourrait se jouer au sein d’une échappée.
Jeudi 6 juillet
6e étape
Tarbes – Cauterets-Cambasque (145 km)
Aspin (12 km à 6,6%) et Tourmalet (17,2 km à 7,3%) : le Tour fait honneur à ses classiques pour la plus difficile étape pyrénéenne, qui est aussi la première vraie arrivée au sommet. Les 16 kilomètres à 5,4% de Cauterets-Cambasque pourraient sembler plutôt cléments à première vue, mais ils cachent quatre bornes à 9-10% peu avant l’arrivée, où la bagarre entre les candidats à la victoire finale devrait faire rage comme jamais, peut-être, depuis Bilbao.
Vendredi 7 juillet
7e étape
Mont-de-Marsan – Bordeaux (170 km)
Comme si les Pyrénées n’avaient pas existé, la Grande Boucle retrouve les Landes et repart vers le nord. De Mont-de-Marsan à Bordeaux, beaucoup de forêts et de vignes mais peu de pentes : un sprint massif est attendu sur les quais de la Garonne.
Samedi 8 juillet
8e étape
Libourne – Limoges (201 km)
Cap sur le Limousin pour une nouvelle étape relativement facile, même si la traversée du Périgord verra se succéder sans fin les faux-plats montants et descendants. Pas de quoi a priori mettre les sprinteurs à mal, mais une surprise les attend à Limoges : un dernier kilomètre en fort faux-plat où les puncheurs feront tout pour leur damer le pion. Une arrivée qui s’annonce spectaculaire !
Dimanche 9 juillet
9e étape
Saint-Léonard-de-Noblat – Puy-de-Dôme (184 km)
C’est un jour historique. Pour la première fois depuis le 21 juillet 1988, les coureurs du Tour de France vont gravir le Puy-de-Dôme. La Grande Boucle renoue avec l’un de ses plus grands mythes que l’on a longtemps cru perdu à jamais pour l’épreuve en raison d’aménagements routiers gênants. L’étape se résumera essentiellement à cette montée finale de 13,3 km à 7,7%, intéressante car particulièrement difficile sur la fin : les quatre derniers kilomètres dépassent les 11% de pente ! Une étape capitale sur la route de Paris.
Lundi 10 juillet, repos
Transition, attention…
En attendant les Alpes, le peloton traverse la deuxième semaine de course avec une succession d’étapes dites de « transition », normalement réservées aux baroudeurs et aux sprinteurs. Mais les parcours proposés sont exigeants, et il faudra donc rester attentif pour ne pas tout perdre bêtement.
Mardi 11 juillet
10e étape
Vulcania – Issoire (167 km)
Au lendemain d’un premier jour de repos bien mérité, le peloton reste dans le Massif central pour une étape magnifique à travers la chaîne des Puys. Pas de grands cols, mais pas un mètre de plat non plus entre le parc Vulcania et Issoire, pour une journée promise aux baroudeurs les plus costauds.
Mercredi 12 juillet
11e étape
Clermont-Ferrand – Moulins (180 km)
Cap vers le nord et le Tour s’éloigne du Massif central pour retrouver les reliefs plus accommodants de l’Allier. Ici, les routes sont souvent « mal-plates », comme disent les coureurs, mais cela ne devrait pas empêcher les sprinteurs de se tirer la bourre à Moulins.
Jeudi 13 juillet
12e étape
Roanne – Belleville-en-Beaujolais (169 km)
Qui dit Beaujolais dit bien sûr vin et vignes. Mais qui dit Beaujolais dit aussi redoutables bosses. Le coin regorge de courtes mais difficiles côtes, que l’étape du jour met un malin plaisir à sillonner. Trois s’enchaînent sans répit dans le final de cette étape : le col de la Casse Froide (5,3 km à 6,1%), le col de la Croix Montmain (5,7 km à 6,1%) et le col de la Croix Rosier (4,9 km à 7,7%). Un terrain de jeu propice à une longue échappée… mais exploitable aussi par l’un ou l’autre des premiers du classement général pour un coup de Trafalgar. Il faudra rester sur ses gardes durant toute cette étape.
Cinq étapes à donner le vertige
Le Jura et surtout les Alpes se dressent enfin sur la route des coureurs. Et ce, pour cinq journées plus décisives qu’aucune autre sur la route des Champs-Élysées. Au menu : quatre grandes étapes de montagne, mais aussi un contre-la-montre particulièrement difficile.
Vendredi 14 juillet
13e étape
Châtillon-sur-Chalaronne – Grand Colombier (138 km)
Apparu au programme du Tour pour la première fois en 2012, le col du Grand Colombier est devenu incontournable en une décennie à peine. Proposé pour la cinquième fois déjà, il a les honneurs cette année du 14 juillet, ce qui donnera aux coureurs français un supplément de motivation pour s’imposer à son sommet. Mais la course ne se résumera pas à la fête nationale : ce col redoutable (17,4 km à 7,1%), avec ses pentes à parfois plus de 12%, sera nécessairement le terrain d’une bataille féroce entre les premiers du général.
Samedi 15 juillet
14e étape
Annemasse – Morzine (152 km)
Le peloton entre pour de bon dans les Alpes, où il devrait rapidement se disloquer… Six cols émaillent les à peine 150 kilomètres de cette 14e étape, dont les difficiles Ramaz (13,9 km à 7,1%) et Joux Plane (11,6 km à 8,5%). Le sommet de ce dernier n’étant situé qu’à douze bornes du but, nul doute que le spectacle, s’il n’a pas démarré plus tôt, y sera au rendez-vous. Et les favoris du Tour aussi : c’est une journée clé pour la victoire finale.
Dimanche 16 juillet
15e étape
Les Gets – Saint-Gervais Mont-Blanc (180 km)
La deuxième journée alpestre est quelque peu atypique, avec ses cols plutôt courts et qui ne dépassent jamais les 1 500 mètres d’altitude. Les montées au programme sont certes difficiles, tel le col de la Croix Fry (11,3 km à 7%), mais l’ensemble semble un peu léger pour s’attendre à autre chose qu’une grosse explication dans l’ascension finale en deux temps : d’abord la redoutable côte des Amerands (2,7 km à 11,1%) puis, après deux kilomètres de transition à peine, la montée du Bettex (7,2 km à 7,7%). Le lendemain étant un jour de repos, les coureurs devraient se donner sans retenue sur ce final explosif.
Lundi 17 juillet, repos
Mardi 18 juillet
16e étape
Passy – Combloux (22 km, contre-la-montre individuel)
Il aura fallu attendre la troisième semaine pour enfin voir un contre-la-montre sur ce Tour 2023. Et il n’a rien de classique. Long de 22 kilomètres à peine, il propose très peu de passages plats et même de longs kilomètres pentus qui forceront sans doute les coureurs à le faire en vélo traditionnel. Bref, on est loin d’un chrono pour purs spécialistes, mais plutôt près d’un cadeau pour les grimpeurs… et les premiers du classement général qui devraient y faire de nouveaux écarts.
Mercredi 19 juillet
17e étape
Saint-Gervais Mont-Blanc – Courchevel (166 km)
Les voilà, les géants alpins ! Pour sa dernière journée dans le massif, le Tour va frôler une première fois les 2 000 mètres au Cormet de Roseland (19,9 km à 6%) avant de largement les dépasser dans le col de la Loze, juge de paix de cette étape puisque l’arrivée à Courchevel n’est située que six bornes plus loin. Ses 28,4 km à 6%, dont les cinq derniers à plus de 9%, font de ce col un monstre. Et un champ de bataille parfait pour les candidats au podium final : après celle-ci, il n’y aura plus beaucoup d’occasions.
Vers Paris, en passant par les Vosges
Le plus dur est fait, mais le Tour n’est pas fini. Jusqu’à Paris il
y aura encore quelques sprints, probablement, mais aussi un dernier rendez-vous entre les meilleurs sur les cols vosgiens. Le Tour peut-il encore basculer à la veille des Champs-Élysées ?
Jeudi 20 juillet
18e étape
Moûtiers – Bourg-en-Bresse (186 km)
Sur le Tour de France, prendre le départ d’une étape de Moûtiers est souvent mauvais signe pour les sprinteurs. Pas cette année : les grands cols alpins, les coureurs vont se contenter de les regarder d’en bas, sillonnant les vallées pour remonter jusqu’à Bourg-en-Bresse où le sprint massif paraît inévitable.
Vendredi 21 juillet
19e étape
Moirans-en-Montagne – Poligny (173 km)
Au milieu des lacs du Jura, cette belle dix-neuvième étape proposera longtemps un parcours vallonné, idéal pour casser les pattes des sprinteurs et donner des idées aux baroudeurs pas assez fatigués par la montagne. De quoi empêcher un sprint massif ? Pas sûr, d’autant que la ligne droite finale de 8 kilomètres a tout d’un mouroir à échappée…
Samedi 22 juillet
20e étape
Belfort – Le Markstein Fellering (133 km)
Pyrénées, Massif central, Jura, Alpes… il ne manquait plus que les Vosges. Les voilà, à la veille de l’arrivée à Paris, et elles offrent un dernier terrain de jeu magnifique en moyenne montagne, susceptible de changer encore la donne. En à peine 133 km les difficultés vont s’enchaîner sans répit jusqu’au duo final Petit Ballon (9,2 km à 8,2%) – col du PlatZerwasel (7,1 km à 8,3%), situé à seulement sept bornes de l’arrivée. Alors coup de poker ? Défaillance majuscule ou statu quo ? Seule certitude : au Markstein on connaîtra le vainqueur du Tour.
Dimanche 23 juillet
21e étape
Saint-Quentin-en-Yvelines – Paris (115 km)
Ouf de soulagement pour tous les valeureux qui n’ont pas jeté l’éponge depuis Bilbao : c’est fini ! Le traditionnel défilé du dernier jour vient valider leur exploit, celui d’avoir terminé le Tour de France. L’esprit de compétition ne reprendra qu’une heure environ, le temps de quelques boucles sur les Champs-Élysées, pour un dernier sprint massif et une victoire de prestige.