L’épidémie qui perdure a conduit l’exécutif à étendre les mesures de soutien à l’économie. Sur trois ans (2020-2022), estime le gouvernement, le « coût » de la crise sera de 424 milliards d’euros. La prévision de croissance est abaissée, à 5 % pour 2021, le déficit public est évalué à 9 %. Le « quoi qu’il en coûte » reste d’actualité, rassure le ministère de l’Économie à l’adresse des entre-prises et en annonçant la création prochaine d’un dispositif leur permettant d’étaler ou d’annuler leurs dettes. Et d’indiquer encore qu’après la crise les aides publiques diminueront mais « progressivement ».
Une norme façon corset
Plus largement, présentée par le gouvernement, et bientôt examinée par la Commission européenne, la trajectoire des finances publiques, jusqu’en 2027, traduit la menace de diète sévère sur la dépense publique. Pariant sur une croissance annuelle de 1,4 % à partir de 2025 et visant un déficit public ramené à 2,8 % du PIB en 2027 (soit sous le seuil des 3 % édicté par l’Europe avant la crise), le gouvernement prévoit de corseter les dépenses publiques dans une hausse limitée à 0,7 % par an, et ce jusqu’en 2027. Concrètement, un cadre plus dur que celui d’avant-crise. Le ministre de l’Économie, qui propose par ailleurs qu’une norme pluriannuelle de dépenses publiques devienne une « règle constitutionnelle », annonce « des efforts importants ». Il faudrait choi-sir des « politiques publiques prioritaires », et poursuivre des réformes structurelles, dont celle des retraites. Que les travailleurs perdent des droits et payent le coût de la crise, en somme… Ce que refuse FO.
Finances publiques : grève le 10 mai à la DGFIP
C’est dans ce cadre que cinq organisations, dont FO-DG-FIP, appellent à une grève le 10 mai et présentent une plate-forme avec « 50 solutions » pour la Direction générale des finances publiques. Les revendications portent sur une « préservation des chaînes de travail au service des missions », la nécessité de « renforcer les structures de proximité », ou encore les conditions de travail avec la fin demandée de la « dictature de la statistique dans l’exercice des missions ». Et cette année encore, l’épidémie pèse sur l’organisation de la campagne 2021 de l’impôt sur le revenu. Une cascade de réformes depuis 2008 « Nous sommes à 78 % de la force de travail habituelle mais nous devons faire comme si nous étions à 120 % ! », indique Hélène Fauvel, la secrétaire générale de FO-DGFIP, précisant que « les plates-formes sont submergées d’appels », et que 30 % des agents sont en télétravail, assurant souvent leurs tâches dans des conditions compliquées. Le cadre de crise souligne le manque de moyens de la DGFIP, ce que les personnels dénoncent depuis des années. Depuis 2008, la Direction a subi moult réformes structurelles, dont la suppression de 2 669 structures de proximité, et a perdu 30383 emplois. Les agents accueillent cependant 14 millions d’usagers par an aux guichets, traitent les appels des particuliers et des entreprises et bien sûr leurs dossiers. Depuis la crise ils ont eu à gérer aussi les 8 millions de demandes relatives au fonds de solidarité…
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