Depuis le début du confinement initié le 17 mars 2020, la Fédération des personnels des Services Publics et de Santé FO constate et regrette que les mesures gouvernementales, que nous pouvions légitimement attendre sur un plan sanitaire, ne soient pas au rendez-vous.
Les hospitaliers sont les premiers de corvée et font toujours face à des pénuries de matériels de protection, de produits pharmaceutiques, et de tests sérologiques et de dépistage du virus.
Le manque de personnel s’accentue encore avec l’épuisement et la contamination des agents du fait qu’ils contractent le COVID.
Par ailleurs, nous assistons en guise de communication gouvernementale à des interventions interminables et vides de sens. Par contre le Premier ministre promet dès le 11 mai, date de début du déconfinement, l’arrivée d’outils technologiques dits de « tracking » pour que tous nos déplacements géographiques soient surveillés. Alors que à la même date les moyens de protection seront peu ou prou disponibles et que le nombre de tests restera fortement limité. Il en est de même pour la réouverture des écoles et des visites dans les établissements pour personnes âgées, où tout est annoncé et décidé unilatéralement aux heures de grande écoute, en laissant les gestionnaires de terrain avec leurs équipes en plein dénuement face aux familles de résidents de maisons retraite et d’Ehpad.
A force d’amateurisme et d’injonctions paradoxales, la deuxième vague semble inévitable.
Après déjà 39 jours de confinement :
– Le dialogue social avec le ministère ressemble davantage à une conférence de presse plutôt qu’à un échange avec des responsables syndicaux, représentants du milieu hospitalier, médico-social et socio-éducatif.
– Les mesures salariales et les réponses aux questions inhérentes aux difficultés rencontrées par les établissements et les personnels sont dans l’attente d’arbitrages et souvent bloquées dans les méandres de la bureaucratie. Les primes différenciées géographiquement et annoncées sont à l’image de la gestion de la crise, c’est à dire déconnectées des réalités de terrain et méprisantes envers les agents.
– Le nombres de collègues contaminés ou malheureusement décédés, n’est toujours pas disponible, alors même que le nombre de chômeurs partiels est connu à l’unité près. Sur ce sujet, les données nationales, nous sont cachées pour éviter de mettre en évidence l’incurie de ce gouvernement sur la protection de ses propres employés.
La Fédération FO-SPS déplore que ce gouvernement, comme les précédents, grand fervent du modèle « entreprise » appliqué aux hôpitaux et dans les différents ministères, ait conduit à poursuivre la doctrine dangereuse du « zéro stock » et aboutir « in fine » à nuire gravement à la santé.
C’est pourquoi, la Fédération FO-SPS est légitimement fondée à porter plainte contre X. Assurément, la situation ne s’améliore pas au vu des retours
d’informations de nos syndicats et des réponses faites en CHSCT nationale.
Le déconfinement s’annonce, mais ce n’est certainement pas la fin de l’épidémie et du désengorgement des hôpitaux. Une nouvelle phase d’inquiétude et de fortes tensions dans les établissements semblent se dessiner. La Fédération FO-SPS espère qu’après la première vague, la gestion de la crise ne se résume plus seulement pour ce gouvernement qu’à la gestion de la pénurie et à la course aux approvisionnements chinois, mais à un plan d’action pour un système de santé digne de la 7e puissance mondiale !