Stéphanie Delorme, 34 ans, travaille depuis quinze ans dans un Ehpad des Établissements de santé du Baugeois-Vallée (Maine-et-Loire). Au fil du temps, elle a vu se dégrader les conditions de travail et l’accueil des résidents. En 2011, lors d’une formation pour devenir aide-soignante, la jeune femme sympathise avec des militants FO. L’année suivante, après sa titularisation, elle décide de monter un syndicat FO. Il y avait un syndicat CFDT sur le site, avec une équipe d’une dizaine de personnes, on a décidé de prendre notre destin en main
, raconte-t-elle. À l’époque, Stéphanie constate que des tâches normalement dévolues aux infirmier(e)s, comme la distribution des médicaments, sont confiées à des aides-soignants, faute d’effectifs suffisants. La situation s’est encore dégradée depuis. Le matin nous sommes moins de trois dans mon service pour trente-trois résidents. Comment effectuer des soins personnalisés dans ces conditions ?
, s’interroge-t-elle. La responsable syndicale s’indigne des conditions imposées aux résidents : Des douches tous les quinze jours des résidents alités et d’autres qui sont couchés à partir de 16h faute d’effectifs.
40 %
C’est le score obtenu par FO lors des élections professionnelles de 2014 au sein des Établissements de santé du Baugeois-Vallée.
Fin 2017, il a été décidé de ne plus remplacer les arrêts maladie, poursuit Stéphanie, résultat, les soins sont réduits, décalés ou annulés.
Autre décision, la hausse progressive, d’ici à 2020, du prix journalier pour les résidents pour financer la reconstruction de l’Ehpad
.
La coupe est pleine, il faut des effectifs et du temps pour effectuer des soins décents et respecter la dignité des résidents
, s’insurge la militante FO. Le sujet vaut bien une mobilisation nationale.