En Haute-Loire, l’indépendance et la combativité au cœur de l’action syndicale

Congrès d’UD par Nadia Djabali

Ouverture du Congrès des syndicats FO de la Haute Loire.

Un centre sportif pour accueillir un congrès syndical, c’est dire si en Haute-Loire l’ambiance est combative. Le 10 novembre 2016, trois cents délégués ont convergé des quatre coins du département vers Saint-Germain-Laprade, à proximité du Puy-en-Velay.

Bien sûr la bataille contre la loi Travail a largement figuré en tête des discussions. Mais le menu du congrès de l’union départementale de la Haute-Loire (UD 43) était varié puisqu’il a dressé le bilan de trois années de mobilisations. Une période très active jalonnée par une soixantaine d’actions dans le département.

Il faut dire qu’il y a eu de quoi faire, ces dernières années : Loi Macron, pacte de responsabilité, loi Rebsamen, reforme territoriale, loi Santé, loi Travail, nouveaux rythmes scolaires et réforme du collège. Les mots d’ordre nationaux ont trouvé des déclinaisons sur le terrain, dans les écoles, à l’hôpital ou dans les entreprises.

Et les exemples abondent en Haute-Loire : fermetures de classes à Brioude, d’une trésorerie à Saint Julien-en-Chapteuil, difficultés rencontrées par l’usine Cerabati de Couteuges. Depuis, cette entreprise a été placée en redressement judiciaire. Si l’usine ferme, prévient Pascal Samouth, il ne restera pas grand-chose autour. Morosité également chez Bouyer-Leroux. Son usine de Haute-Loire a employé jusqu’à 200 salariés et aujourd’hui, l’effectif n’en compte guère plus d’une trentaine.

Tous les secteurs d’activité

Durant le congrès, dix-neuf intervenants se sont transmis le micro pour évoquer l’action syndicale menée dans tous les secteurs d’activité : le combat contre le travail du dimanche trouve désormais des oreilles attentives auprès des communes du bassin du Puy qui n’ont autorisé que trois ouvertures exceptionnelles par an contre douze autorisées par la loi Macron.

Autres thèmes évoqués : le refus de l’évaluation-individualisation dans l’enseignement, la défense des centres des finances publiques ou des bureaux de poste, la défense des conventions collectives dans le secteur médico-social, la préservation des régimes indemnitaires et des régimes de travail dans les collectivités locales et l’augmentation des salaires.

Des salaires qui plafonnent

Car en matière de rémunération, le département ne figure pas à la pointe du progrès social. En 2013, le revenu salarial moyen pour un temps plein plafonnait de 27 866 € brut. 20% de moins que la moyenne nationale. Un triste palmarès qui place l’augmentation du pouvoir d’achat en première position des revendications des congressistes.

De 2012 à 2015, l’union départementale a vu une progression de 10% du nombre de ses adhérents notamment dans le privé et dans les TPE. Nous ne sommes pas mécontents du résultat, remarque Pascal Samouth, le secrétaire général de l’UD. Et notre posture d’indépendance n’y est pas pour rien. Nous n’avons pas changé de revendications avec le changement de majorité présidentielle en 2012.

La suite des opérations

Un nouveau bureau a été élu, rajeuni et élargi, précise Pascal Samouth qui a conservé le secrétariat général. Le gros chantier en ce moment, ce sont les élections dans les Très petites entreprises. Si chaque militant s’y met, nous pouvons conforter notre place pour négocier les conventions collectives et être présents dans les conseils de prud’homme, a remarqué la secrétaire confédérale Michèle Biaggi lors du congrès.

Convaincre les salariés des TPE

Car si les dates de ces élections ont été retardées de plus d’un mois, il ne faut pas pour autant rater la fenêtre de tir. C’est maintenant que cela se joue. Et nous devons convaincre les salariés des TPE, explique Pascal Samouth. Puis, nous les relanceront début janvier, après les fêtes.

Tous les militants FO s’activent donc dans leur commune de résidence auprès de leurs voisins et connaissances travaillant dans une TPE, chez un particuliers employeurs ou chez un artisan. Leur mission : présenter le positionnement et les revendications de FO. Une effervescence de proximité qui n’interdit en rien des actions de plus grande ampleur au niveau départemental. Plusieurs sont d’ores et déjà inscrites dans les agendas militants.

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante