Extension de la Macron-vision

Revue de presse par Michel Pourcelot

Le projet de loi croissance et activité, dit projet de loi Macron, adopté par le Sénat le 12 mai 2015, devra prochainement passer en commission mixte paritaire. Au vu des médias, la perspective de cette « loi Macron » a inspiré, dans l’enceinte sénatoriale, encore plus de visions de déréglementations. Revue de presse de ces derniers jours.

L’Est Républicain
« Travail du dimanche, allongement des stages, simplification du compte pénibilité, transmission des entreprises : les modifications apportées par les sénateurs au projet de loi Macron sur la croissance annoncent de sérieux points de friction avec les députés, pour la suite de son parcours parlementaire. Une commission mixte paritaire composée de sept sénateurs et sept députés va tenter le 3 juin d’aboutir à un texte commun. En cas d’échec, l’Assemblée nationale aura le dernier mot ». Peut-être des demi-maux.

Le Monde
D’ailleurs, au Sénat, on défend la ligne Macron et on se « défend d’avoir voulu dépecer la loi Macron mais, au contraire, dit s’efforcer de la "sauver ". "Intellectuellement, nous ne sommes pas loin de Macron. Au-delà de l’écume, on essaie d’aider à la modernisation", poursuit le sénateur ». A ce train-là, cela ne devrait pas trop tarder.

Le Figaro
« Profondément remanié par la droite au Sénat, le texte du ministre de l’Économie divise toujours les socialistes. Et Emmanuel Macron a bien l’intention de remettre en cause plusieurs durcissements de la loi. » Et apparaître en bouclier protecteur.

La République
Pourtant « le gouvernement ne s’y est pas opposé » quand, Macron-vision obligeant, « le Sénat a validé le dispositif voté par l’Assemblée nationale élargissant le travail du dimanche. Mais il est allé plus loin en votant un amendement autorisant les magasins de biens culturels à déroger à la règle du repos dominical « en attribuant le repos hebdomadaire par roulement », ce qui revient à les autoriser à ouvrir 52 dimanches par an ». Le roulement, ça roule.

La Dépêche
La Macron-vision donnant des ailes, et s’affranchissant de plus de la pénibilité, « les sénateurs ont fait passer l’actuel seuil de 10 salariés (qui déclenche l’élection de délégués du personnel dans les entreprises) à 20, et celui de 50 salariés, à partir duquel sont notamment obligatoires un comité d’entreprise (CE) et un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), à 100 salariés. Ils prévoient aussi de fusionner au sein d’une instance unique le CE et le CHSCT ». La Macron-vision, une vue pour une vie simplifiée, mais pas pour tous.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante