Finances publiques : les agents de Paris en grève contre la liquidation du réseau de proximité

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Droits réservés

Une grève ce 9 juillet assortie d’un rassemblement qui, à l’appel d’une intersyndicale comptant FO, a réuni quelque 200 agents devant le site de la direction régionale (Ile-de-France) des finances publiques (DRFIP), rue Réaumur à Paris. Le plan détaillé de la réforme NRP (nouveau réseau de proximité) pour Paris constitue une douche froide pour les personnels. Il prévoit la fermeture d’ici 2027 de la moitié des sites de la capitale et la fusion de 22 services entre 2023 et 2025. C’est un « repli territorial et brutal » des services de l’État fulminent les syndicats. Alors qu’un nouveau comité technique local était convoqué ce 9 juillet sur le sujet du NRP, les agents en grève ont fait part de leur colère en investissant la réunion.

L’ambiance n’était pas à penser aux vacances ce 9 juillet pour les agents de la direction régionale (Ile-de-France) des finances publiques (DRFIP). A l’appel d’une intersyndicale comptant FO, les personnels de Paris étaient en grève et organisaient un rassemblement devant le site de la DRFIP, rue Réaumur.

En cause, le plan NRP, soit la réforme nationale du réseau de proximité de la DGFIP, conçue en 2018 par Gérald Darmanin, intitulée d’abord Nouvelle géographie revisitée avant d’être rebaptisée en Nouveau réseau de proximité … Tout un programme et qui succède à la suppression de quelque 1200 trésoreries en près de 10 ans. La réforme prétend augmenter de 30% la présence de la DGFIP sur le territoire. Mais, déjà engagée, elle vise en fait à supprimer près de mille implantations de pleine compétence pour les remplacer par des points de contact, ponctuels voire itinérants, et n’exerçant pas toutes les missions propres aux anciennes structures. Aucun remplacement donc.

Des centaines de postes délocalisés, supprimés…

Cette réforme NRP qui a donc déjà impacté nombre de sites de finances publiques sur le territoire vient ainsi d’être détaillée pour Paris lors d’un comité technique local. Sur vingt-cinq centres dédiés aux missions de finances publiques pour les particuliers, les entreprises mais aussi les collectivités, douze fermeraient leurs portes d’ici 2027. Concrètement, à un près, la moitié des sites parisiens ferment s’indigne Marie Dall’osto-Atasavun, secrétaire départementale (Paris) pour le syndicat FO-DGFIP.

Cinq arrondissements parisiens ne seraient plus dotés de centres de finances publiques, ce qui correspond à 300 000 foyers fiscaux et plus de 800 000 professionnels. Et par ailleurs notent encore les trois syndicats, dont FO qui appelaient à la grève, il n’y a pour l’instant aucune information concernant l’avenir d’un certain nombre de services comme celui de l’enregistrement, de la publicité foncière, le contrôle fiscal ou la gestion publique locale et d’État.

Ce plan aurait de lourdes conséquences pour les 4400 agents qui travaillent à la DRFIP. D’ores et déjà, nous savons que 386 postes seraient susceptibles d’être “délocalisés“, et ce pourrait être en province s’inquiète la militante. Dans le cadre de la politique de démétropolisation recherchée par le gouvernement, certains emplois des services des impôts des entreprises (SIE) pourraient partir ainsi à Fécamp, Lisieux, Alençon ou encore Vierzon.

Ce genre de délocalisation a déjà eu lieu. La décision de la DGFIP, en septembre 2020, de délocaliser en 2021 à Châteaubriant (Loire-Atlantique) un service parisien des finances publiques dédié à la gestion des pensions des personnels en est un exemple et nourrit les craintes des agents du réseau de la DRFIP.

Notre mobilisation ne fait que commencer !

A ces 386 agents dont les postes parisiens disparaitraient, il faut ajouter les menaces de nouvelles suppressions d’emplois indique Marie Dall’osto-Atasavun. En effet, depuis des années, chaque loi de finances supprime des postes. Ainsi, en 2021, quelque 225 suppressions étaient actées par la loi de finances. Le gouvernement prévoit la disparition de près de 5 000 postes à la DGFIP d’ici 2022, alors que 40 000 postes ont déjà été supprimés en vingt ans

Jusqu’à juin 2019 les agents de Paris (comme ceux de Corse et d’outre-mer) ne connaissaient pas la teneur du plan NRP les concernant. Ce n’est que le 10 septembre 2020 que la DRFIP a indiqué que quatre sites parisiens fermaient. Mais en juin dernier fulmine la secrétaire départementale, elle en a ajouté huit, cela avant de détailler les fermetures en ce mois de juillet.

Ce 9 juillet, les agents ont dit leur opposition à cette liquidation du réseau parisien et ont lancé un avertissement : notre mobilisation ne fait que commencer ! Nous exigeons l’abandon du NRP et des délocalisations, le maintien de tous les sites parisiens, le maintien de toutes les missions, le maintien de l’accueil du public.

Droits réservés
Droits réservés
Droits réservés
Droits réservés
Droits réservés

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération