FO condamne très fermement la réforme de l’Assurance chômage

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

© F. BLANC

Dès février 2023, la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi se fera en fonction de la conjoncture et les nouveaux inscrits verront très probablement leurs droits amputés de 25 % par rapport aux règles actuelles. Ce projet de réforme de l’Assurance chômage imposé par le gouvernement a été condamné avec la plus grande fermeté par la Commission exécutive confédérale de FO (CE), réunie le 24 novembre.

Une fois de plus, les plus précaires vont être fortement impactés par cette mesure, notamment les saisonniers et les seniors, dénonce la CE de FO. Les plus de 55 ans pourront perdre jusqu’à neuf mois d’indemnisation (baisse de 36 à 27 mois), les moins de 53 ans six mois (baisse de 24 à 18 mois). C’est seulement en cas de conjoncture défavorable – avec un taux de chômage dépassant 9 % ou en hausse d’au moins 0,8 % sur un trimestre – que la durée d’indemnisation actuelle sera rétablie, avec le versement d’un complément en fin de droits. En revanche, aucun effort n’est demandé aux employeurs.

Pseudo-concertation

Ce n’est pas en réduisant la durée des droits et en appauvrissant les demandeurs d’emploi qu’on résoudra la problématique de pénurie de main-d’œuvre, mais […] en améliorant significativement les conditions de travail des salariés, en augmentant les salaires ainsi qu’en levant les freins périphériques à l’emploi (logement, transport…), s’insurge la CE confédérale. Cette dernière dénonce la remise en cause du caractère assurantiel de l’Assurance chômage et du paritarisme.

Le gouvernement a imposé cette contracyclicité – ou modulation des droits selon la conjoncture – après une pseudo-concertation démarrée le 17 octobre. Ces concertations n’ont rien fait bouger, le gouvernement fait ce qu’il avait annoncé il y a trois mois, malgré l’opposition unanime des organisations syndicales et de jeunesse, dénonce Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi. La confédération envisage, une fois le décret paru, de faire un nouveau recours devant le Conseil d’État.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération