Lundi 17 au soir, alors que nous manifestions à Paris aux côtés de notre union départementale et de centaines de Parisiens et de militants syndicaux, le président de la République tentait, dans une allocution télévisée d’une dizaine de minutes, de réparer son lien avec les Français
.
Pourtant, après cette intervention, il n’y a rien de neuf sous le soleil. Trois jours après la promulgation de la loi sur les retraites, à laquelle l’intersyndicale unie s’oppose, à laquelle des millions de Français s’opposent en manifestant massivement dans la rue depuis trois mois, les propos tenus par le président de la République ont démontré qu’il n’avait toujours pas compris la colère qui s’exprime dans le pays.
La colère est intacte face à une réforme des retraites injuste, brutale et illégitime
La colère est intacte face à une réforme des retraites injuste, brutale et illégitime. Vendredi dernier, le Conseil constitutionnel a validé les dispositions du projet de loi de finances rectificative, prévoyant notamment un recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et l’accélération de la réforme Touraine sur la durée de cotisation. Il a également censuré six articles considérés comme des cavaliers sociaux
. Parmi eux, des mesures que nous avions contestées comme l’index senior ou le CDI senior. Mais également l’annulation de l’annulation
du transfert du recouvrement des cotisations de l’Agirc-Arrco vers l’URSSAF. Et surtout une disposition sur le droit au départ anticipé des fonctionnaires ayant accompli leurs services dans un emploi classé en catégorie active ou super-active pendant les dix années précédant leur titularisation. Pour ces agents, qui bénéficient aujourd’hui d’un départ anticipé à la retraite – les sapeurs-pompiers, les égoutiers, les infirmiers, les policiers, les surveillants pénitentiaires, les contrôleurs de la navigation aérienne… –, ce sera également deux ans de plus !
La colère est intacte alors que l’exécutif tente de relancer son Conseil national de la refondation et d’entraîner les interlocuteurs sociaux dans un pacte pour la vie au travail
. Pour FO, c’est évidemment non ! Il n’y a pas de raison de tourner la page. Après douze journées de manifestations puissantes, de grèves, d’actions et d’initiatives locales, dans les entreprises, dans les services publics et sur les lieux d’étude, l’intersyndicale a mobilisé des millions de salariés, de jeunes et de retraités pour dire non à la réforme des retraites. Malgré sa promulgation, elle ne doit pas être appliquée. FO appelle à poursuivre les assemblées générales, les différentes actions, grèves et mobilisations dans tous les secteurs professionnels. Et nous appelons, avec l’intersyndicale, à faire du 1er Mai une journée de mobilisation massive, unitaire et populaire contre la réforme des retraites partout sur le territoire, dans le calme et la détermination.
Ce 1er Mai, c’est aussi un moment incontournable pour faire la démonstration – sur le terrain qui est le nôtre, celui du syndicalisme libre et indépendant – du rassemblement, de l’unité, de l’ambition et de l’esprit de conquête de la Confédération Générale du Travail-Force Ouvrière, pour le progrès social, pour la justice sociale !