Hôpitaux : FO-SPS interpelle le ministre de la Santé

Les articles de L’InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

© Sébastien ORTOLA/REA

Dans sa lettre ouverte du 11 juillet, la fédération revendique un plan d’envergure pour la santé.

N’en déplaise aux agents hospitaliers, en grève le 20 juin, à l’appel notamment de FO-Services publics et de Santé, pour dénoncer la dégradation de l’accès aux soins dans les établissements, faute de professionnels et/ou de lits, le ministre de la Santé et de la Prévention juge, lui, que les difficultés des services d’urgence seraient moindres que l’été dernier. À l’époque, 20 % avaient fermé partiellement. On en serait loin. Le système de santé est en tension, ce n’est pas nouveau et c’est toujours le cas plus fortement pendant la période estivale, tempère François Braun dans un entretien au Figaro paru le 10 juillet.

Il se garde bien de donner des chiffres, concédant seulement des points chauds identifiés dans certains territoires (Centre-Val de Loire, Bretagne, Dordogne) et dans les zones à forte affluence touristique. Il préfère se féliciter des mesures imposées l’été dernier, qu’il a reconduites : la régulation par le 15, la revalorisation des gardes de nuit, la prime pour les généralistes acceptant des patients non programmés, la gestion des lits d’aval à l’échelle territoriale...

 Les agents sont dans une souffrance quotidienne extrême

Il passe sous silence, aussi, le train de mesures structurantes, promis en janvier par Emmanuel Macron et toujours attendu... Le gouvernement fait marche arrière sans le dire !, tempête Didier Birig, secrétaire général de FO-SPS. En définitive, hormis les mesures-pansements et les grandes promesses du président (les urgences seront désengorgées fin 2024, a-t-il juré), l’unique horizon dessiné par l’exécutif est l’austérité. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 sera le premier budget hors Covid mais dans un contexte difficile, a prévenu François Braun au Sénat. Pas de quoi augurer une politique hospitalière redonnant des perspectives aux agents, grâce à des moyens à la hauteur des besoins…

Mais FO-SPS n’accepte pas le démantèlement du système de soins. Dans sa lettre ouverte au ministre, publiée le 11 juillet, la fédération l’interpelle sur son choix de maintenir – comme [ses] prédécesseurs – une politique de santé qui mène la France au bout de l’impasseLe gouvernement semble faire le choix de la réduction de la dette au détriment de la santé des Français, assène-t-elle, non sans rappeler que le système de soins ne tient que par l’investissement des personnels, au détriment de leur propre santé. Les agents sont dans une souffrance quotidienne extrême.

À l’heure des arbitrages budgétaires, la fédération FO appelle François Braun au sursaut. Il nous faut des bras bien formés, diplômés, bien payés et des lits pour les malades, pour sauver ce bien précieux qu’est l’hôpital public, écrit FO-SPS, qui revendique un plan d’envergure discuté, négocié avec les organisations syndicales représentatives. Elle prépare déjà la suite. Début juillet, elle a proposé aux syndicats représentatifs de la fonction publique hospitalière, et aux syndicats de médecins, de se constituer en intersyndicale, avec plateforme revendicative et actions communes. Dès la rentrée.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération