Tu viens d’être élu secrétaire général de l’Union départementale FO de la Gironde. Peux-tu te présenter ?
Philippe Mano : Je suis secrétaire départemental du SNUDI FO, le syndicat des directeurs et instituteurs. J’ai adhéré à FO en 1985 et j’ai été élu à la Commission exécutive de l’union départementale en 2006, puis au bureau, en 2009. J’ai toujours attaché une très grande importance à « l’interpro », au fait que les enseignants appartiennent à une organisation syndicale confédérée. On a toujours cherché à marginaliser les enseignants dans l’autonomie alors qu’ils font partie de la classe ouvrière.
Quelles vont être tes priorités ?
Philippe Mano : La priorité immédiate, c’est bien sûr la mobilisation contre la loi El Khomri. Les grèves et manifestations qui restent massives depuis bientôt quatre mois montrent que les salariés sont déterminés et que la revendication du retrait est ancrée dans le paysage social. Comme l’a déclaré la dernière Commission exécutive confédérale, si le gouvernement venait à passer en force, nous ne lâcherons pas, y compris à la rentrée s’il le faut. L’autre priorité immédiate c’est, après un congrès dynamique où il y a eu de la contradiction, avec un renouvellement important des instances et deux candidats au mandat de secrétaire général, de rassembler tous les camarades. Ils ont tous un point commun qui a d’ailleurs prévalu tout au long de ce congrès : leur attachement à l’organisation Force Ouvrière. Des nuances, des avis divergents, il y en a toujours eu à FO, ce n’est pas une découverte, mais sur le fond tous les camarades restent attachés à l’indépendance syndicale, aux revendications et au combat.
Mon prédécesseur, Jean-Pierre Deligey a écrit un jour : « les qualités premières d’un secrétaire d’UD, sont l’engagement, la disponibilité, l’écoute des camarades, l’ouverture d’esprit et le sens des responsabilités… Les hommes passent et l’organisation reste ». Il a souligné à ce congrès que « le syndicat n’appartient à personne ». C’est aussi ainsi que je vois les choses.
« Nous ne devons avoir qu’un axe : celui d’organiser les salariés »
Pourquoi avoir insisté à la tribune du congrès sur le développement syndical alors que FO est déjà en progression dans le département ?
Philippe Mano : l’Union départementale a vu son nombre de timbres placés augmenter régulièrement ces dernières années. Mais ce n’est jamais assez ! Jean-Claude Mailly l’a encore dit à la tribune du congrès : plus nous serons nombreux, plus nous pèserons. Il a raison. Nous ne devons avoir qu’un seul axe : celui de développer le nombre de nos adhérents, de réunir chaque instance de chaque syndicat, de développer le rapport de force, d’organiser les salariés dans une confédération indépendante.