Enquête santé au travail : les employeurs dans le déni des risques encourus par les salariés

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Alors que se déroulait du 20 au 24 juin la « semaine pour la qualité de vie au travail », une enquête réalisée par des services de prévention et de santé au travail vient souligner les efforts encore à réaliser pour améliorer le quotidien des salariés. Elle montre aussi, s’il en était besoin, tout l’intérêt de l’accord national interprofessionnel sur la santé au travail, signé en décembre 2020, par FO notamment. Un ANI (suivi d’une loi de transposition) qui met l’accent sur la prévention renforcée des risques, ce qui participe à amener les employeurs à respecter leurs obligations. Pour cette enquête, près de 164 000 salariés de 49 000 entreprises ont été interrogés. Le résultat révèle que les employeurs minimisent, voire ignorent certains risques, n’évoquant globalement que ceux liés au bruit et au port de charges lourdes.

Faire mine d’être de bonne humeur

Ainsi, quand 74 % des salariés déclarent une exposition à un risque, côté employeurs ils ne sont que 67 % à concevoir une telle exposition.

Les salariés, en revanche, et notamment ceux aux plus faibles salaires, comme dans les commerces, le bâtiment ou ceux affectés à des emplois postés en usine, connaissent bien les risques, hélas. Ainsi, près d’un tiers évoquent les horaires atypiques, plus d’un quart pointent le contact avec un agent chimique. Plus d’un sur deux (52 %) le travail en force, les mouvements répétitifs, les postures forcées, les vibrations... Ils sont aussi 32 % à souligner l’impératif de se dépêcher pour faire son travail. Certains (23 %) relèvent les exigences émotionnelles, dont le devoir de faire mine d’être de bonne humeur, et la difficulté qu’engendre le fait d’être en contact avec des interlocuteurs difficiles ou agressifs, notamment lorsqu’ils doivent calmer les gens !

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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