Le syndicalisme international

Histoire par Christophe Chiclet, L’inFO militante

Le premier congrès de l’Association internationale des travailleurs, réunissant soixante délégués de France, Angleterre, Allemagne et Suisse, se réunit à Genève en septembre 1866.

Dès le milieu du XIXe siècle la solidarité ouvrière internationale a été la matrice du mouvement syndical naissant. Elle est aujourd’hui d’une actualité brûlante.

L a solidarité entre les travailleurs s’est organisée très tôt, tant au niveau politique que syndical. L’Association internationale des travailleurs (AIT ou Ire Internationale) est fondée à Londres en septembre 1864. Très rapidement, la principale revendication de ses membres est de pouvoir créer des syndicats ouvriers.

Très tôt, les syndicats vont établir des liaisons internationales. En cas de grève, il faut aussi pouvoir compter sur la solidarité des travailleurs des autres pays, surtout dans le même métier. En 1901, à Copenhague, la Fédération syndicale internationale (FSI) est créée, regroupant douze pays. La France la rejoint l’année suivante. À la veille de la Première Guerre mondiale, la FSI compte 6 212 000 adhérents dans dix-huit pays européens plus les États-Unis.

Avec la révolution bolchevik, les choses vont se politiser. Moscou fonde en juillet 1921 l’Internationale syndicale rouge, ayant pour but de communiser les syndicats pour en faire une courroie de transmission des partis communistes dans le mouvement ouvrier. C’est ainsi que la CGT va connaître sa première scission avec la création de la CGT-Unitaire, obéissant aux directives de l’URSS.

Vie et mort de la guerre froide

La Fédération syndicale mondiale (FSM) est fondée à Paris en septembre 1945. Mais avec les débuts de la guerre froide, elle va vite exploser. Dès 1947, les syndicats américains (AFL-CIO) dénoncent la mainmise des communistes sur la FSM. 

La rupture se produit à Paris en janvier 1949. La FSM sera expulsée de Paris par le gouvernement Pleven en janvier 1951, pour s’installer à Vienne, puis à Prague. Depuis la fin des démocraties populaires, elle vivote à Athènes.

Les syndicalistes qui refusent l’emprise stalinienne fondent alors la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) à Bruxelles, en décembre 1949, avec comme mot d’ordre : Ni Staline ni la Standard Oil. La CISL soutient tous les mouvements syndicaux des pays colonisés. Très attachée à l’ONU et à l’OIT, elle se prononce pour une intégration économique régionale, notamment en Europe, et se préoccupe de la défense des droits syndicaux partout où ils sont menacés ou violés.

Quant à la FSM, elle revendique des centaines de millions d’adhérents. Et pour cause. Dans les pays communistes la carte syndicale est quasi obligatoire !

Avec la chute du mur de Berlin en novembre 1989 et la disparition de l’URSS en 1991, le rapport de force CISL-FSM change. Le 1er novembre 2006, la CISL prend le nom de Confédération syndicale internationale (CSI). À la FSM, c’est la débandade et nombre de ses syndicats rejoignent la CSI, qui en 2019 compte 200 millions d’adhérents. Quant à la Confédération européenne des syndicats (CES), branche européenne de la CISL fondée en 1973, elle compte aujourd’hui 45 millions de membres.

 

La question des migrations
Le 24 novembre dernier, vingt-sept migrants sont morts au large de Calais. Déclaration de FO : Ce drame conduit FO à réaffirmer que la question des migrations est celle de femmes, d’hommes et d’enfants et doit avant tout être abordée sous l’angle de la dignité humaine et des droits de l’Homme et des travailleurs.

Christophe Chiclet Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération