Les agents hospitaliers cumulent les difficultés

Emploi et Salaires par Mathieu Lapprand

© Patrick ALLARD / REA

L’étude de la Dares détaille les risques auxquels sont exposés les trois versants de la fonction publique. Si des spécificités existent pour la fonction publique d’État ou la territoriale, c’est la fonction publique hospitalière qui concentre les difficultés, quelle que soit leur nature, physiques, horaires, organisationnelles et relationnelles.

Au niveau des contraintes physiques, près de 70 % des fonctionnaires hospitaliers restent longtemps debout contre environ 50 % pour les autres salariés, plus de six sur dix portent des charges lourdes et plus de sept sur dix déclarent prendre le risque d’être blessé, accidenté… sans compter les 83 % exposés à des maladies infectieuses.

Des horaires contraignants

Les salariés de l’hôpital ont d’importantes contraintes horaires : 70 % travaillent le samedi, 64 % le dimanche, 32 % la nuit, et 26 % déclarent ne pas disposer de 48 heures de repos consécutives. Or l’intensité du travail dans ce secteur n’est pas en reste. Les taux d’exposition sont de 20 % à 50 % supérieurs à la norme concernant la dépendance vis-à-vis de collègues, l’impossibilité d’interrompre son travail, l’obligation de se dépêcher pour faire son travail ou faire face à une quantité de travail excessive.

C’est aussi à l’hôpital que les salariés sont plus sensibles aux pénuries de personnel, régulièrement dénoncées par FO. Pour un tiers des fonctionnaires hospitaliers l’environnement de travail a été modifié au cours des douze derniers mois par un changement de l’organisation du travail et près de 30 % ont subi des « changements imprévisibles ou mal préparés ».

Pour ne rien arranger, un fonctionnaire sur cinq déclare avoir subi, dans l’année précédente, une agression verbale de la part de collègues ou de supérieurs et plus d’un sur deux vit des situations de tension dans ses rapports avec le public. Ils sont également deux fois plus exposés que les autres à une agression verbale de la part du public et 3,5 fois plus victimes d’agressions physiques ou sexuelles. Enfin ils sont près de 40 % à déclarer devoir faire trop vite une opération qui demanderait davantage de soins, contre 28 % pour l’ensemble des salariés. Ces statistiques mettent en lumière une situation critique, qui appelle une prise de conscience. 

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante

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