Les universités refusent de se faire piller par Bercy

Hold-up par Clarisse Josselin

Les étudiants ont manifesté à Paris le 5 mars pour dire non au pillage des universités par le gouvernement et réclamer plus de moyens financiers. © Nicolas TAVERNIER / REA

Pour réussir à boucler le budget 2015 de l’enseignement supérieur, le gouvernement envisage de puiser 100 millions d’euros dans la trésorerie des établissements les moins pauvres.

C’est du jamais vu. Début mars, universités et grandes écoles ne connaissent toujours pas leur budget de fonctionnement pour 2015, assurément austère. « Les établissements sont obligés de prendre des mesures conservatoires, certains ont déjà supprimé des postes, des formations », dénonce Gilles Bourhis, Secrétaire général du syndicat SNPREES FO de l’enseignement supérieur.

La loi de 2007 impose à ces établissements une autonomie financière. Pourtant, le gouvernement, aux abois, veut ponctionner 100 millions d’euros dans leurs fonds de roulement, estimés au total à 1,5 milliard d’euros par la Cour des comptes.

Étudiants et enseignants mobilisés

Le dispositif pourrait viser ceux qui disposent de plus de 65 jours de réserve, soit une dizaine d’universités et vingt-cinq écoles. La publication d’un rapport des inspections générales sur la question est repoussée depuis des semaines.

Excédés par cette pénurie budgétaire, les étudiants se sont mobilisés le 5 mars, à l’appel du syndicat étudiant Unef. Ils ont réclamé un investissement d’urgence de 200 millions d’euros. Ce même jour, les enseignants de l’université Paris-Sud étaient en grève pour dénoncer la suppression de 75 postes sur leur campus et réclamer une rallonge de 3,2 millions d’euros par an. 

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante