Parmi les grands questionnements de l’humanité, celui des origines est sans doute le plus primordial : répondre au « qui suis-je ? » peut prendre toute une vie.
Cette interrogation porte en elle un sens supplémentaire quand on change d’univers, comme lorsqu’on change de classe sociale. C’est le propos de cet ouvrage qui, au travers d’une expérience personnelle, revient sur la façon dont cette évolution est vécue, perçue, intégrée.
Pour l’auteur, c’est d’abord une conviction intime, le sentiment immédiat d’être différent, de ne pas être tout à fait à sa place, une façon sans doute de regarder le monde et d’observer ses contemporains. Il analyse les différents ressorts psychologiques qui sont à l’œuvre quand l’évolution professionnelle fait passer d’un cadre à l’autre : autocomplaisance, sentiment de honte, préjugés, besoin d’appartenance, regard de l’autre sur soi, prophétie autoréalisatrice…
Il est aussi question de la notion de mérite et d’égalité des chances, de déterminismes et de fantasmes, d’inné et d’acquis, de la prise de conscience de soi et de la comparaison avec l’autre.
Parce que l’être humain a avant tout une perception causale du monde, il lui est essentiel de donner du sens, de construire un récit cohérent de sa vie et de ses origines : l’être humain a besoin d’histoires pour penser le monde. Ainsi, devenir qui on est émane de nos premières expériences de vie, de notre biologie héritée et de nos interactions avec le monde, proche puis lointain. Peut-être que nous ne naissons pas nous mais que nous le devenons.