[Livre] Les jobs à la con

Culture par Michel Pourcelot

L’auteur de Dette : 5 000 ans d’histoire, David Graeber, s’attaque avec son ouvrage Bullshit jobs à l’organisation économique et sociale déterminés par ceux qui détiennent la majeure partie des richesses d’une société. Ce sont eux qui définissent les tâches « utiles » et « importantes ».

Nul doute que les exemples plutôt hilarants amenés par l’auteur, David Graeber, s’inscrivent dans la lignée du titre de son ouvrage qui prend un malin plaisir à les détailler, tel ce sous-traitant de l’armée allemande effectuant des centaines de kilomètres pour bouger des ordinateurs de pièce... Nul doute que nombre d’avocats d’affaires, managers managériaux en tous genres et autres acteurs des bureaucraties privées comme publiques sont surpayés pour accomplir des tâches inutiles, voire nuisibles...

Inutile ou indécent

Mais Graeber, docteur en anthropologie devenu professeur « anarchiste » à la London School of Economics, érige le problème, sans étude bien convaincante, en une sorte de pierre angulaire sur lequel reposerait le déséquilibre de nos sociétés. Un déséquilibre que l’on pourrait aussi bien voir dans ce que pour la plupart de ceux qui travaillent actuellement ce n’est pas tant l’utilité sociale de leurs jobs qui leur pèsent, mais le fait qu’ils ne puissent pas en vivre décemment et donc dignement, voire se retrouver pauvre comme Job.

 

Bullshit Jobs de David Graeber, paru le 5 septembre 2018, aux éditions LLL (Les Liens qui Libèrent). 416 pages. Environ 25 €.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante