La collection « Tracts » se veut une tribune pour faire entendre une voix, initier un débat qui permette de confronter des pensées et mieux comprendre un sujet. Dans ce numéro, il s’agit d’un regard sur l’école, celle de la République, censée instruire et éduquer des futurs citoyens libres et égaux.
Le constat de l’auteur montre qu’on est loin du compte : 40 % des élèves ont une maîtrise insuffisante des compétences attendues en fin de collège car on a laissé les lacunes se creuser (pas de redoublement, invention des cycles de compétences…) ; 60 % seulement des bacheliers atteignent le niveau de la licence. La France semble fière de ses 90 % de réussite au bac mais quel gâchis avant et après !
Les réformes successives n’ont fait qu’augmenter le décalage entre les choix imposés et les besoins sur le terrain. Elles démontrent un manque d’ambition et d’exigence pour les générations en devenir.
Le système actuel entretient l’illusion que tout va bien alors qu’il reproduit les inégalités sociales et rend vulnérables des générations qu’il devrait faire grandir, qu’il défait le caractère national de l’enseignement, qu’il instaure des évaluations sans apprentissage spécifique (Grand oral).
L’auteur propose des solutions : réduire les effectifs des classes ; faire des groupes de niveaux inter-âge avec du tutorat, où les plus avancés aident les plus en difficulté ; mieux cibler les besoins individuels ; faire une distinction réelle entre apprentissage et évaluation pour donner du temps à l’acquisition des connaissances et au droit de se tromper ; évaluer au bon moment un niveau effectif et strictement déterminé ; rétablir le rôle du professeur et améliorer son salaire, ses conditions de travail, exiger une excellence disciplinaire et une méthodologie d’enseignement adéquate, favoriser la reconnaissance effective par la hiérarchie et la société.
Car ce qui est en jeu est essentiel : inculquer la capacité à former et formuler des idées personnelles, à raisonner et aiguiser un esprit critique, à s’ouvrir au monde, transmettre un socle de connaissances commun pour comprendre le monde, facteurs d’émancipation et de cohésion sociale.