Libération
« Loi travail : l’avertissement : entre 224 000 et 500 000 personnes ont manifesté dans toute la France contre la loi El Khomri ce mercredi. Un tour de chauffe inquiétant pour le gouvernement. » D’autant qu’il s’est fait par temps froid et que le printemps arrive.
Ouest France
Bref, un « pari réussi ». Pour Force ouvrière, qui a recensé 400 000 manifestants comme pour la CGT (en comptant 450 000) et l’Unef (500 000), c’est « incontestablement une réussite » et « un premier avertissement » adressé au gouvernement.
Le Monde
« Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé et se sont rassemblés, souvent dans la pluie et le vent ». Comme quoi, les nuages commencent à s’amonceler : « Lycées bloqués, manifestations, grève dans les transports en commun… Le gouvernement était confronté, mercredi 9 mars, à une journée de contestation de sa réforme du code du Travail portée par la ministre du travail, Myriam El Khomri. Alors que le premier ministre, Manuel Valls, doit rencontrer l’ensemble des dirigeants syndicaux lundi, deux autres appels à la mobilisation ont été lancés d’ici à la fin du mois contre ce texte ».
Le Journal du Jura
Il y a des ministères, bien peu de l’extérieur : « La mobilisation de ce mercredi "n’a pas fait la démonstration du refus de ce projet de loi", a estimé pour sa part dans la soirée le ministre des Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen ». En quelque sorte, le refus du refus.
Le Journal du Dimanche
« Reste que le nombre de manifestants, ce mercredi, est comparable à celui observé au démarrage du mouvement contre le Contrat première embauche de Dominique de Villepin en mars 2006 - quand bien même les deux projets de loi ne sont en rien comparables. Celui du Premier ministre de Jacques Chirac s’adressait spécifiquement aux jeunes. La suite du mouvement sera donc déterminante pour le pouvoir, sachant que le soutien de l’opinion est, à ce stade, significatif sans être massif. Un Français sur deux exprime de la sympathie pour les opposants au texte ».
Le Télégramme
Du coup, l’Elysée sort des ors de son silence. Et, clément, « François Hollande juge "nécessaire d’écouter" cette contestation qui rassemble syndicats, étudiants et lycéens décidés à se retrouver à nouveau dans la rue. » Car la météo, elle aussi, pourrait se montrer plus clémente...
Obs
« L’engagement sur internet ne peut-il pas se convertir en engagement dans la rue ? » A cette question, le sociologue, Erik Neveu (Sociologie des mouvements sociaux), professeur à Sciences Po Rennes, répond : « En dépit de la conviction profonde qui peut animer un signataire, sur internet, on reste isolé, et l’idée de faire groupe reste une abstraction. La production d’énergie, de conscience collective, de juxtaposition de corps et des personnes, la mobilisation d’affects, d’excitation, de voix, la communion dans les manifestations sont bien plus capables de fabriquer un sentiment collectif - un "nous" - qu’un clic. » Et le clic de se muter en claque pour la Loi Travail.