Chez Minitubes à Grenoble, un fabricant de tubes de haute précision pour la chirurgie et la médecine, 150 salariés, soit la moitié des effectifs de l’entreprise, ont débrayé pendant neuf jours, du 6 au 14 mars, à l’appel de FO et avec l’intersyndicale de l’entreprise. En cause : des augmentations salariales pour 2023 décevantes. Au bout de cinq réunions sur les NAO, les dernières propositions de la direction pour les salaires – une enveloppe de 4 % de la masse salariale – restaient insuffisantes face à l’inflation. C’est ce qui a déclenché notre appel à la grève. Mais il y a aussi d’autres problèmes. Les ouvriers les plus anciens sont en colère de voir leur salaire stagner. L’augmentation rapide du Smic a écrasé les grilles salariales. Aujourd’hui, un régleur avec quatre ans d’ancienneté gagne seulement 20 euros de plus qu’une opératrice débutante
, explique Sabri Dib, DS FO de Minitubes. Autre point de crispation : l’obtention d’un treizième mois, toujours inexistant dans l’entreprise, et que la direction voulait financer en prenant sur les augmentations. C’était hors de question !
, s’agace le représentant de FO, deuxième syndicat de l’entreprise.
Au total, 6,5 % d’augmentation
À la suite de cette grève paralysant la production, un accord a été trouvé avec la direction. Le texte, finalisé le 27 mars, reste sur un maximum de 4 % d’augmentation globale. Mais a été obtenue pour tous les salariés une revalorisation de base de 40 euros mensuels. Les ouvriers recevront une augmentation générale de 3 % (et 1 % en individuel) en mai prochain, rétroactive depuis janvier. Les salaires des Etam seront revalorisés de 2 % (et de 2 % en individuel). Ceux des cadres augmenteront de 1 % et de 3 % à titre individuel. Pour les ouvriers, certaines primes d’équipes ont été revalorisées entre 5 et 10 euros. Mis bout à bout, cela fait environ 6,5 % d’augmentation
, calcule Sabri Dib. La société s’engage aussi à ouvrir une négociation sur la mise en œuvre du treizième mois en 2023. Le militant compte bien agir pour que soit davantage reconnue l’ancienneté, problème non réglé par ces NAO. Sans doute via la nouvelle classification des emplois en cours dans cette entreprise de la métallurgie.