Money : les mots de la guerre économique

Théâtre par Michel Pourcelot

Où va l’argent ? Un client entre dans une banque et le demande. Mais vaut-il mieux le savoir ? D’où le sous-titre la pièce Money « Tout ce que vous ne saurez jamais sur l’argent parce que personne ne vous le dira et d’ailleurs vaut mieux ne pas le savoir, parce que si on savait, ce serait pire... ». Ce qui est à voir.

La financiarisation du monde économique s’est accompagné d’un discours où même le Petit Poucet y perdrait ses sous et Ariane son fil. C’est d’ailleurs le fil d’or de la pièce belge Money, « meilleur spectacle » lors des prix de la critique belge francophone 2014, en tournée française du 8 mars au 17 mai.

Qu’en est-il de la responsabilité du client, ou bien du conseiller financier ? Que sait-il vraiment ce dernier ? Pour l’exposer sur scène, quatre comédiens et des caméras, qui, comme dans un bocal trouble où croisent des poissons des grandes hauteurs, agitent fonds d’investissement, mauvaise foi, incompréhension, évaluations éliminatoires, nouvelles organisations du travail en entreprise, et autres « partners », « incorporated », et « LBO ».

L’une de ces pièces actuelles qui essayent de combler le peu d’intérêt qu’a longtemps eu le théâtre contemporain envers la chose économique et ses lieux de pouvoir, Money veut explorer « les territoires où se rencontrent les mondes du travail et de la finance. Il tente de se frayer un chemin, à échelle humaine, à travers un sujet saturé par le discours ». Pas facile de dissiper un rideau de fumée aussi épais.

Néanmoins, Françoise Bloch, qui a signé la mise en scène ne désarme dans sa volonté de présenter « des spectacles qui donnent au moins le monde comme transformable, qui donnent envie d’agir dessus, de s’intéresser à l’économie et de se poser des questions sur des sujets que l’on évacue habituellement très vite ». Mais dont on paye le prix tous les jours. No money like money.


Money , une création de Zoo Théâtre en coproduction avec le Théâtre National de Bruxelles, le Théâtre de Liège et L’ancre/Eden Charleroi, mise en scène par Françoise Bloch, sur une écriture collective, et interprétée par Jérôme de Falloise, Benoît Piret, Aude Ruyter et Damien Trapletti.
Durée : 1h25. Tarifs : selon.
Tournée française :
Le 08/03 au Théâtre de Laval.
Le 12 et 13/03 à Vitry-sur-Seine, au Théâtre Jean Vilar.
Le 15/03 à Dreux, à l’Atelier à Spectacles.
Le 18/03 à Fontenay-sous-Bois (Fontenay en Scènes).
Le 20/03 à Caudry, aux Scènes Mitoyennes.
Le 05/04 au Théâtre de Rungis.
Le 17/05 à Rumilly, au Quai des Arts.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante