Alors qu’ont été présentés les projets de lois de finances pour 2022, pour la Sécurité sociale (PLFSS) et pour l’État (PLF), le patronat fustige une dérive des dépenses
, type addiction
. Un comble puisque, entre autres depuis la crise, les entreprises bénéficient massivement de l’aide publique, et cela sans contreparties. Parallèlement, et le Medef s’en réjouit
d’ailleurs, la poursuite de la réforme de l’impôt sur les sociétés, lancée en 2018 par une baisse du taux de celui-ci, à 25 %, est actée pour 2022 dans un PLF qui prévoit un recul global (34,5 milliards d’euros) des dépenses de l’État, lequel verrait ses dépenses pilotables (actions des ministères) en hausse de 12 milliards d’euros (hors plan d’investissement et revenu d’engagement pour les jeunes) dont une bonne part pour l’aide aux entreprises et le plan de relance...
La branche maladie injustement lestée de la dette
Plus largement, et alors que le Haut Conseil des finances publiques préconise, lui, d’ores et déjà de consacrer en 2022 tout le surcroît de recettes [...] au désendettement
, le gouvernement estime que la dette Covid
s’élève au total à 165 milliards. Et celle-ci pèse particulièrement sur la Sécurité sociale. Son déficit devrait être de 21,6 milliards d’euros en 2022 (34,6 milliards cette année) selon le PLFSS, dont 19,7 milliards d’euros pour la branche maladie, laquelle serait encore en déficit de près de 15 milliards d’euros en 2025. La confédération dénonce le fait de faire supporter une partie substantielle du coût de la crise sanitaire à la branche maladie [...] et ainsi d’avoir généré une dette sociale au lieu d’une dette Covid. Pourtant, la préparation et la réponse aux urgences sanitaires relèvent de l’État, lequel aurait dû ainsi faire jouer la solidarité nationale en assumant les dépenses qui y sont liées, et non les faire reposer sur la solidarité professionnelle
.