Nous ne voulons pas être les parents pauvres et les mendiants de la santé publique, nous demandons les mêmes droits que sur le continent
, résume Jean-Pierre Jean-Louis, secrétaire général FO Santé Martinique. Une préoccupation partagée par ses homologues FO ultramarins de Guadeloupe, de Guyane, de La Réunion, Mayotte, Wallis-et-Futuna et Saint-Pierre-et-Miquelon, tous réunis du 4 au 8 juin à Paris, au siège de leur fédération des services publics et de santé FO (SPS FO). Objectif : faire le bilan de la situation des établissements de santé publics ultramarins et porter leurs revendications — communes et spécifiques — aux ministères de la Santé et des Outre-mer. De nombreuses revendications attendent encore une réponse, mais les délégués FO Santé ultramarins ont été entendus et ont obtenu des engagements
, indique Denis Basset, responsable de la branche santé de la SPS FO. À la Martinique, 50 millions d’euros de trésorerie vont être débloqués ce mois-ci pour l’hôpital public.
Un manque énorme de moyens
Une nécessité, alors que l’hôpital se trouve dans l’impossibilité de payer ses fournisseurs, dont des entreprises locales qui mettent la clé sous la porte. L’endettement et le manque de moyens sont des problématiques partagées par tous les hôpitaux ultramarins, quelle que soit leur géographie. Ainsi qu’un déficit en personnels et en médecins dans beaucoup de spécialités, et donc des situations très tendues en terme de santé publique. FO revendique notamment la mise en place de formations paramédicales dans les outre-mer. À Wallis-et-Futuna, la priorité reste la mise en place d’une véritable politique de prévention
, et de trouver des solutions pour éviter certaines évacuations sanitaires vers la Nouvelle-Calédonie, à plus de 2 000 kilomètres.
252 000 habitants recensés par l’Insee, mais sans doute près de 350 000 habitants dans la réalité, avec les migrants comoriens venus chercher une vie meilleure :
Cette situation fait de la maternité de Mayotte la plus grande d’Europe, avec trente naissances par jour, indique Dhoifiri Darmi (FO Santé). Pour FO, placer l’hôpital sous statut d’extraterritorialité pour que les nouveau-nés ne bénéficient pas du droit du sol, comme l’envisage le gouvernement, est
inacceptable. La solution se situe
du côté de la coopération internationale, estime Denis Basset (SPS FO).