Pendant la crise, les plus aisés font toujours des profits

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Mykola Tys / SOPA Images/ZUMA/REA

Si pour le grand public l’année a été horrible, pour Wall Street, elle a été fantastique se réjouissait le 31 décembre un analyste américain des marchés boursiers. Et les spéculateurs parient déjà sur 2021 avec sa reprise substantielle d’activité économique, soutenue notamment par les différents plans nationaux de relance. En quelques jours, début janvier, les gains sur le CAC progressait déjà de 1,3%.

Crise ou pas, le goût pour les profits perdure, donc, et cela a atteint même la cryptomonnaie Bitcoin qui pulvérise ses records de valeur. L’appétit pour le risque reste indomptable constate un spécialiste tandis que les fonds d’investissements et les banques louent de plus en plus cet or numérique. En matière d’appétit, malgré une perte de 65 millions de dollars en 2020, le joailler américain Tiffany, racheté par LVMH, n’a pas hésité, lui, à répondre à celui de ses actionnaires, leur versant 210 millions de dollars de dividendes depuis mai.

Le patron de General Electric devrait quant à lui percevoir un bonus de 47 millions de dollars, voire 230 millions en cas de réalisation des objectifs financiers et d’une progression de la valeur des actions en bourse du groupe. Les salariés crient au scandale et pour cause : le groupe américain (qui a racheté le Pôle Énergie d’Alstom en 2015) conserve son attitude contre l’emploi, annonçant cette fois un plan d’économie de 2 milliards de dollars et 13 000 suppressions d’emplois dont des centaines en France.

Des gains spectaculaires en 2020

Dans un autre ordre d’idées, on apprend que la Chine, première créancière de l’Afrique et associée à l’accord du G20 sur l’allègement de la dette de 73 pays pauvres, n’a suspendu que 15% du montant de la dette qu’elle détient (13,4 milliards de dollars) sur des pays pauvres. Comment s’étonner que les inégalités entre riches et pauvres se creusent sur la planète jusqu’à mettre des populations entières au bord du gouffre de l’extrême pauvreté.

En ce début d’année, un site français spécialiste des marchés boursiers évoque les gains spectaculaires sur l’année 2020 et dresse la situation en quelques chiffres, qualifiant de saut quantique le bond vers l’extrême enrichissement de certains tandis que l’Économie mondiale est à plat et que les plus modestes sont dans l’angoisse de l’avenir de leurs emplois. Ainsi explique un analyste du site, 500 milliardaires ont engrangé 1 800 milliards de dollars tandis que 0,1% des habitants les plus riches de la planète ont amassé quelque 7 500 milliards de dollars sur les marchés. (…) Dans le détail, les milliardaires européens ont vu leur fortune progresser de 14%, leurs homologues américains de 25% et leurs acolytes asiatiques de… 50%.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération