Prix du roman d’entreprise et du travail 2021

Culture

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Le Prix du Roman d’Entreprise et du Travail a été créé en 2009, à l’initiative de Place de la Médiation. Il est organisé chaque année par Place de la Médiation, Technologia et le Cercle des DRH Européens. Les livres en compétition concernent une œuvre romanesque, éditée l’année précédant la remise du Prix ou non sélectionnée l’année précédente, qui ont pour toile de fond l’entreprise et le monde du travail. Il récompense un auteur pour la lucidité de son regard sur le monde professionnel et pour les qualités littéraires de son œuvre. Le jury est composé de 16 personnalités issues du monde de l’entreprise, des partenaires sociaux, des sciences humaines et du journalisme. Force Ouvrière fut représenté par Serge Legagnoa.

L’idée est partie de ce constat : les romanciers sont de plus en plus nombreux à s’appuyer sur la thématique du travail et de la vie de bureau, source d’épanouissement pour certains, mais de conflit et de souffrance pour d’autres. Il s’agit là du genre éminemment romanesque. Les organisateurs font le pari que la fiction jette un regard neuf sur l’entreprise et donne une forme originale à l’expression des êtres humains sur leur travail. Dans le sillage de Zola, ces œuvres romanesques contemporaines en lice sont assurément une source d’identification et d’enseignement pour les lecteurs, qui sont aussi pour la plupart des travailleurs.

Les livres sélectionnés sont répartis en sous-comités de lecture. A l’issue de cette première vague de lecture, des livres sont désignés par les membres du jury comme finalistes et une deuxième vague de lecture permet d’élire le lauréat.

En 2020, ce fut Joseph Ponthus, pour son roman A la ligne qui avait été chroniqué par l’info militante bien avant son sacre.

Cette année, le 12e prix a été attribué à Madeleine Assas pour son roman Le Doorman.

C’est le roman d’un homme secret vêtu d’un costume noir à boutons dorés. Un étranger devenu le portier d’un immeuble de Park Avenue puis, avec le temps, le complice discret de plusieurs dizaines de résidents qui comme lui sont un jour venus d’ailleurs. À New York depuis 1965, ce personnage poétique et solitaire est aussi un contemplatif qui arpente à travers ce livre et au fil de quatre décennies l’incomparable mégapole. Humble, la plupart du temps invisible, il est fidèle en amitié, prudent en amour et parfois mélancolique alors que la ville change autour de lui et que l’urbanisme érode les communautés de fraternité.

Toute une vie professionnelle, le Doorman passe ainsi quarante années protégées par son uniforme, à ouvrir des portes monumentales sur le monde extérieur et à observer, à écouter, avec empathie et intégrité ceux qui les franchissent comme autant de visages inoubliables. Jusqu’au jour où il repart pour une autre ville, matrice de son imaginaire.

Ce livre est le théâtre intemporel d’une cartographie intime confrontée à la mythologie d’un lieu. Il convoque l’imaginaire de tout voyageur, qu’il s’agisse du rêveur immobile ou de ces inconditionnels piétons de Manhattan, marcheurs d’hier et d’aujourd’hui aux accents d’ailleurs.