Les chômeurs partent-ils deux ans en vacances ? Suivent-ils l’évasion des capitaux en s’offrant avec leurs indemnités des séjours aux Bahamas ? Faut-il établir un contrôle journalier ou hebdomadaire ? L’ardeur des chômeurs pour la recherche d’un emploi a régulièrement été montrée du doigt par le personnel politique ou patronal, mais dans le contexte de la réforme de l’Assurance chômage, ces charges se sont faites encore plus pressantes. L’étude de Pôle emploi tombe donc à pic et a la vertu de mettre les pendules à l’heure. En 2016, 86 % des contrôles ont confirmé la recherche d’emploi ou permis une remobilisation
, indique Pôle emploi.
269 000 contrôles
L’organisme a compilé les informations collectées au niveau national entre le 1er novembre 2015 et le 31 août 2017. Après 9 mois d’expérimentation en Franche-Comté, Poitou Charentes et Paca, Pôle emploi a décidé de généraliser le contrôle dans tout l’Hexagone. Depuis l’automne 2015, 215 agents répartis en 32 équipes se consacrent exclusivement à cette tâche. Ils ont passé au crible les recherches d’emploi de 269 000 chômeurs.
À l’issue du contrôle, 14 % d’entre eux ont été radiés en 2016 et perdu leurs droits, la plupart pendant 15 jours. Un pourcentage de radiés à relativiser puisque les trois cinquièmes n’étaient pas ou plus indemnisés par l’Unédic au moment de la vérification.
Aujourd’hui, les chômeurs doivent rechercher un emploi de manière active, concrète et justifiable avec des preuves sous peine de perdre leur indemnisation pendant 15 jours à mois à six mois. Ils peuvent également être radiés et perdre leur indemnisation s’ils refusent deux fois et sans motif légitime une offre dite raisonnable.
Cinq fois plus de contrôleurs
Le gouvernement souhaite multiplier par cinq le nombre de contrôleur de Pôle emploi. L’augmentation des contrôles étant, selon le gouvernement, une contrepartie à l’ouverture de l’Assurance chômage aux démissionnaires et aux indépendants. Le nombre d’agents dédiés à cette tâche passerait ainsi à un millier. Objectif : contrôler tous les demandeurs d’emploi en deux ans. Une mesure qui n’inspire guère les organisations syndicales même si elle sera abordée lors des discussions entre les partenaires sociaux sur l’Assurance chômage.