Santé : indemnités journalières et médicaments dans le viseur du gouvernement

InFO militante par Sandra Déraillot, L’inFO militante

Les dépenses de santé bientôt au régime sec ? Après les soins dentaires, dont le remboursement passera en octobre de 70 % à 60 % (compensé par l’augmentation de la participation des mutuelles), les attaques contre la protection sociale se poursuivent. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, souhaite influer sur les médicaments et les arrêts de travail. Selon lui, les premiers incluent des dépenses de confort et de facilité. Au plan strictement comptable, il évoque une moyenne de prescription annuelle de 730 000 euros par médecin et de 450 euros par patient. Des données qui, sans mise en rapport avec l’état de santé d’une patientèle, sont de peu d’intérêt. Mais qui donnent à entendre que l’objectif serait de les réduire, « quoi qu’il en coûte » sur le plan sanitaire.

Réduire prescriptions et prises en charge ?

 Pour protéger les plus fragiles, ceux qui souffrent d’affections de longue durée, il faut être plus strict sur les autres dépenses de santé, en particulier les médicaments, a poursuivi le ministre lors des Assises des Finances publiques. S’agira-t-il de moins prendre en charge les affections ponctuelles pour concentrer les dépenses sur les maladies chroniques ? Aucune décision n’est prise mais l’alerte est là.

L’Assurance maladie, dans son rapport annuel « Charges et produits », propose elle aussi des pistes. Si son directeur exclut les déremboursements dans le secteur du médicament, il indique qu’il faut inciter davantage à l’usage des biosimilaires (ex-génériques). Et au grand dam des médecins généralistes, qui n’ont pas manqué de rappeler leur liberté professionnelle, la Sécu s’est d’ores et déjà engagée dans un contrôle drastique des prescripteurs d’arrêts de travail. Elle espère ainsi diminuer en 2023 le coût des indemnités journalières de 200 millions d’euros, puis de 230 millions en 2024.

Sandra Déraillot Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération