Sécu : la rigueur mortis scie la branche famille

Protection Sociale par Michel Pourcelot

Les branches famille et santé de la Sécurité sociale feront les frais des nouvelles mesures de diminution de la dette publique présentées par les ministres de la Santé et du Budget le 29 septembre. Les réactions ont été multiples et vives dans les médias.

Le Monde
« En réponse à cette levée de boucliers, François Hollande a souligné qu’il n’y avait "pas de plan d’économies qui soit indolore". Il a relevé la nécessité de faire ces économies de manière juste, de manière efficace, de manière innovante. » Comme pour les molécules innovantes, le prix sera lourd et fera ployer des branches.

Les Échos
« Le gouvernement a notamment prévu de faire des économies sur la branche famille, à hauteur de 700 millions d’euros. Cela permettra de ramener le déficit de la branche de 2,9 milliards d’euros à 2,3 milliards, selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) présenté lundi (29 septembre). Si les économies sur l’Assurance maladie sont plus importantes, à 3,2 milliards, ce sont les coups de rabot sur la politique familiale qui font le plus réagir. » Et le rabot est une arme qui a déjà montré ses pouvoirs de destruction, bien que présenté comme la panacée.

La Montagne
Pourtant, « le remède pourrait s’avérer pire que le mal. En mettant sur le dos de la branche famille une part des économies à réaliser, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, prend le risque de casser une politique familiale qui n’était d’ailleurs pas déficitaire. En réformant à la baisse le congé parental, sous le prétexte fallacieux d’égalité femmes-hommes, et en diminuant d’un tiers la prime à la naissance du deuxième enfant, elle stérilise, pour le coup, un modèle nataliste qu’on nous enviait ». Il est vrai que ce genre de pilule amère ne pousse pas à croître et multiplier.

Le Figaro
Mais plutôt à étouffer dans l’œuf... Alors que « le bon sens commanderait de sanctuariser une politique familiale qui a fait ses preuves et qui allège le fardeau, déjà fort lourd, des dépenses à venir pour financer le nombre croissant des seniors. Le gouvernement fait hélas tout le contraire. Le nouveau budget de la Sécurité sociale taille de bon cœur dans la branche famille : la refonte du congé parental le rendra inopérant pour partie, tandis que la prime de naissance et les aides pour la garde à domicile seront sévèrement amputées ».

Ouest-France
Amputer, garrotter, ou du moins serrer la ceinture ne sont pas « de nature à soigner durablement ». Sans compter les saignées, dont « une fraude estimée par la Cour des comptes entre 20 et 25 milliards d’euros en 2012 ». Bref, ce ne sont pas des mesures d’apothicaire qui suffiront « à sauver notre très chère Sécu d’une mort lente ». Surtout quand la rigueur mortis paralyse les membres de la société.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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