Les postes prévus dans le cadre des conventions d’objectifs et de gestion (COG) 2023-2027 des caisses de Sécurité sociale, en cours de négociation, risquent de ne pas être à la hauteur des besoins, déplore FO. L’État resserre la vis dans certaines branches, en particulier l’Assurance maladie. La CNAM subirait ainsi une amputation de 1 700 postes d’ici 2027. Alors que les syndicats revendiquent plus de moyens, le vote du texte par le conseil d’administration, initialement prévu le 1er juin, a été repoussé à juillet. La saignée continue dans la branche maladie, qui a déjà perdu 12 000 postes entre 2018 et 2022. Les effectifs sont clairement insuffisants !
, fustige Éric Gautron, secrétaire confédéral FO chargé de la protection sociale. Dans la branche famille, la COG de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), qui sera soumise au vote à la fin de l’été, prévoit 430 postes en plus entre 2023 et 2027. Mais ces embauches ne couvriront pas les 809 CDI supprimés entre 2018 et 2022 dans les CAF, alerte la fédération FO-Employés et Cadres. Le sous-effectif demeure, alors même que se profile pour les CAF le chantier de la réforme de la « solidarité à la source », expérimentée en septembre.
La branche retraite sursollicitée
Fin mai, d’autres conventions ont déjà été actées. Notamment celle de l’Urssaf le 26 mai, qui prévoit 100 postes en plus d’ici 2027. Celle aussi, explosive, de la Caisse nationale d’Assurance vieillesse (CNAV), adoptée de justesse le 23 mai avec le vote des organisations patronales, contre l’avis unanime des syndicats opposés à la réforme des retraites. Le texte prévoit 600 recrutements sur cinq ans pour appliquer la réforme. Cela fait dix ans qu’on supprime du personnel à la CNAV. Six cents postes, ce n’est donc pas suffisant. Faute de personnel, on est déjà passé de 60 à 90 jours pour liquider un dossier de retraite
, et l’application en septembre de la réforme n’arrangerait rien, poursuit Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé notamment du secteur des retraites. La tâche serait très compliquée pour les agents. Et que dire de la situation des salariés qui seront en phase de liquidation de leur retraite…