Un génie artistique mais un homme perdu

InFO militante par Corinne Kefes, L’inFO militante

Grâce à ce superbe ouvrage, nous croisons le destin d’une étoile filante : étoile car il s’agit de la vie d’un danseur, filante car cette vie artistique fut fulgurante, brève mais retentissante.

Vaslav Nijinsky est né en 1886 à Kiev. Ses parents sont des danseurs polonais réputés, il est donc baigné dès son plus jeune âge dans ce milieu. Il entre à l’académie de danse impériale à Saint-Pétersbourg où son talent se révèle, entre autres par une capacité de sauts remarquable.

Il intègre les ballets russes rapidement, ce qui lui permet de voyager partout dans le monde, d’y rencontrer de nombreuses personnalités, comme Isadora Duncan, Cocteau, Rodin, Chaplin, et de s’essayer à la chorégraphie. Il développe alors un art visionnaire, personnel, où les règles de la danse classique sont chamboulées. C’est aussi un inventeur qui met au point un système de notation de la danse et l’idée du stylo à plume à réservoir.

Ses œuvres ont marqué leur temps par leur modernité et une conception nouvelle du mouvement. Le Sacre du printemps, L’Oiseau de feu ou encore L’Après-midi d’un faune font désormais partis du répertoire.

Nijinsky est un homme entre deux mondes : la terre et l’air, l’attirance pour les hommes et pour les femmes, la Russie et le reste du monde, la réalité et l’esprit. Marqué par de multiples épreuves, il sera interné dès l’âge de 30 ans et finira sa vie dans un asile.

 

Nijinski - L’ange brûlé de Dominique Osuch. Editions Futuropolis, 264 pages, 28 euros.

Corinne Kefes

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération