2013 : troisième année consécutive de baisse du pouvoir d’achat 

Retraite par Mathieu Lapprand

Le risque est important de voir cette baisse du pouvoir d’achat s’accroître en 2014.

Le pouvoir d’achat par unité de consommation (UC) a chuté de -0,6 % en 2013, selon les chiffres publiés par l’Insee le 14 août dernier dans la torpeur de l’été. Le pouvoir d’achat par UC est l’indicateur qui permet d’approcher le pouvoir d’achat réel des ménages en rapportant leurs revenus au nombre de personnes qui composent le foyer. Le ministre du Travail, François Rebsamen, serait donc avisé de prendre connaissance des statistiques produites par les services de l’État avant d’affirmer, comme il l’a fait sur Europe 1 le 25 août dernier : « En France aujourd’hui, le pouvoir d’achat, il augmente. » Selon l’Insee, il diminue depuis 2011. Cette année-là comme la suivante, cet indicateur montrait déjà des baisses respectivement de -0,4 % puis de -1,5 %.

Pas de baisse des prix pour les ménages modestes

Dans ce contexte, le recul de l’inflation et donc des prix constaté depuis plusieurs mois pourrait atténuer cette chute du pouvoir d’achat. Malheureusement, la baisse des prix ne touche pas tous les ménages de la même façon en fonction de leurs niveaux de revenus. Certains ménages, les plus modestes, continuent à subir une hausse des prix des biens qu’ils consomment, tandis que les plus aisés bénéficient eux de baisses. Ainsi, entre 1998 et 2012, « les ménages aux niveaux de vie les plus élevés consomment relativement plus de biens et services dont les hausses de prix ont été les plus modérées (services de loisirs et culturels ; ameublement, équipement et entretien courant de la maison) ». En clair, les prix des biens de première nécessité (logement, alimentation) baissent moins ou moins vite que les prix des produits culturels ou technologiques.

L’austérité risque d’amplifier la baisse

Le risque est important de voir cette baisse du pouvoir d’achat s’accroître en 2014. Les augmentations des taux de TVA au 1er janvier 2014, le blocage temporaire des retraites et des allocations, ainsi que la poursuite (pour la sixième année consécutive) du gel du point d’indice de la fonction publique vont encore davantage peser sur les revenus et donc, in fine, sur le pouvoir d’achat des ménages.

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante

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