Pour atteindre le niveau de qualité de prise en charge souhaitée dans les trente-deux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) gérées par la Croix-Rouge, le président de l’association caritative n’envisage pas d’embaucher, mais plutôt... de faire appel à des bénévoles. Ils aideront les résidents à prendre leurs repas ou leur aménageront des temps de vie. Autant de gestes professionnels réalisés jusqu’à présent par des salariés.
Anticipant la levée de boucliers que ce projet n’allait pas manquer de soulever, le président déclare dans une interview au journal La Croix, le 25 mars, que « ce sera une révolution culturelle, car les personnels de soins des maisons de retraite sont souvent réticents à laisser d’autres intervenir ». Il précise qu’il s’agira de bénévoles compétents, des professionnels qui proposeront gratuitement leur savoir-faire en dehors de leur temps de travail.
Un Plan social par an depuis 2008
Dans un communiqué daté du 11 avril, l’Union nationale des syndicats FO de la Santé privée s’oppose fermement à l’arrivée de bénévoles dans les Ehpad en lieu et place des personnels qualifiés. Elle rappelle que « la prise en charge de la dépendance n’est pas à brader », et qu’un service de qualité passe par une augmentation des budgets des établissements, une amélioration des conditions de travail, des effectifs suffisants et des augmentations de salaire.
« Depuis 2008 nous avons presque un PSE par an, des établissements ferment, la direction nous a imposé la révision de la convention collective et elle veut encore faire des économies, dénonce Jean-Pierre Magnan, délégué central FO à la Croix-Rouge. Remplacer des professionnels par des bénévoles, j’estime que c’est du travail au noir. »