Les grilles de rémunération, figées depuis trente ans, seront augmentées, en pied et en tête, dans les trois fonctions publiques et les trois catégories. En début de carrière, à partir de 2017, les gains mensuels brut seront de 31 euros en catégorie C, de 40 euros en catégorie B et de 74 euros en catégorie A. En fin de carrière, en 2020, la revalorisation sera de 32 euros brut en catégorie C, 88 euros en catégorie B et 134 euros en catégorie A. En échange, les fonctionnaires, qui jusqu’à présent pouvaient percevoir leur niveau de salaire le plus élevé au bout de vingt-cinq ans, devront travailler trente ans pour atteindre le plafond. La ministre a refusé de dévoiler le coût financier de l’opération.
Chantage inadmissible
Ces propositions font partie d’un projet global sur « les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations des agents publics », qui sera présenté en juillet aux syndicats et soumis à signature en septembre. La Fédération FO de la Fonction publique va lancer une analyse technique de toutes ces évolutions avant de se prononcer.
Pour être appliqué, l’accord devra être majoritaire (50 % des voix aux élections professionnelles), sinon il n’y aura « pas de révision des grilles », a prévenu la ministre.
« C’est un chantage inadmissible », a réagi Christian Grolier, Secrétaire général de FO Fonction publique. Il revendique aussi l’augmentation immédiate du point d’indice (voir Focus) et dénonce son gel prévisible pour 2016 : le premier rendez-vous annuel sur les salaires aura lieu au printemps prochain, soit après le vote du budget.
Focus : Le gel du point d’indice a déjà coûté 7 milliards d’euros aux fonctionnaires
Le point d’indice, base de calcul de la rémunération des fonctionnaires, est gelé depuis 2010. « Sept milliards d’euros ont été économisés en cinq ans », a reconnu Marylise Lebranchu en conférence de presse le 16 juin. Pascal Pavageau, secrétaire confédéral, rappelle que le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de 6 % en cinq ans et de 16 % depuis 2000.
En trente ans, la moitié des implantations territoriales de services publics ont disparu alors que les besoins de la population ne cessent d’augmenter.