La présence du secrétaire général de l’OIT, Guy Ryder, et du secrétaire général de l’OMM (Organisation mondiale de la météorologie) à Paris ces 28 et 29 avril, à l’occasion de la présentation et du vote par le Cese (Conseil économique, social et environnemental) de deux avis sur le réchauffement climatique, marque une étape importante dans la préparation de la 21e Convention des Nations unies (Cop21) dédiée à cette question, qui se tiendra à Paris en décembre prochain.
La Cop21 doit adopter les grandes lignes d’un accord multilatéral contraignant pour tous les pays de la planète, applicable dès 2020. Objectif : contenir le réchauffement climatique mondial à 2° C maximum. Il faudrait donc réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) de 40 à 70 % d’ici à 2050. Faute de quoi, alerte le GIEC (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), la hausse de la température pourrait atteindre + 6,4 degrés d’ici à 2100, avec des répercussions sur les écosystèmes et l’activité et la vie des hommes.
L’objectif des États-Unis (- 26 à 28 % d’ici à 2025) ainsi que les engagements de la Chine restent faibles, sachant qu’ils sont les deux pays à en produire le plus (45 % des émissions mondiales à eux deux).
Les conventions de l’OIT seront-elles prises en compte ?
L’une des difficultés de la négociation sera que les pays les plus industrialisés, portant jusqu’à maintenant une responsabilité majeure dans le réchauffement climatique, acceptent de soutenir financièrement les pays les moins développés, dont les populations sont les plus vulnérables et donc les plus exposées aux effets du changement climatique.
« Les modifications de l’environnement peuvent engendrer des violations des droits de l’homme : droit à la santé, droit à l’eau, droit à l’alimentation, droit au logement, droit à la vie... », souligne en effet un avis de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) adopté le 16 avril auquel la CSI (Confédération syndicale internationale) a contribué.
La question des répercussions sociales d’un changement des modes de production (ralentissement voire abandon de certaines industries, exploitation de nouvelles énergies, disparition d’anciens métiers et apparition de nouveaux, impact sur l’emploi, sur les qualifications et la formation) est, tout comme celle des droits de l’homme, largement sous-estimée à ce jour. L’accord mondial sur le climat intégrera-t-il, par exemple, les conventions internationales de l’OIT (Organisation internationale du travail), ou sera-t-il au contraire prétexte à une nouvelle vague de déréglementations ? Tel est l’enjeu pour les organisations syndicales. -