On ne fait pas ce métier par défaut, c’est un peu comme le syndicalisme
, affirme Yann Moysan, 38 ans, pompier professionnel et militant FO. À 17 ans il passe son brevet de secouriste et choisit d’être sapeur-pompier volontaire à Mirambeau (Charente-Maritime). Sa vocation est née. Il passe avec succès le concours pour devenir sapeur-pompier professionnel en l’an 2000, après une année d’études universitaires en sports (STAPS). À la création du syndicat départemental FO des sapeurs-pompiers en 2005, le jeune homme adhère tout de suite à l’organisation, par conviction et par amitié
. L’année suivante il s’investit dans le CHSCT, puis devient responsable du tout jeune syndicat, à la demande de son prédécesseur.
Comprendre le quotidien pour mieux défendre les salariés
42 000
C’est le nombre de sapeurs-pompiers professionnels territoriaux en France. Ils travaillent aux côtés de 10 000 agents administratifs et techniques dans 95 services départementaux.
Depuis 2012, Yann partage son temps entre la caserne et le syndicat. Il représente désormais les sapeurs-pompiers territoriaux FO au niveau national. J’ai tenu à rester à mi-temps sur le terrain. J’aime mon métier, passionnant et varié, c’est important pour comprendre le quotidien et la réalité des salariés et ainsi mieux les défendre
, explique-t-il. FO SIS mène plusieurs combats de front. Au premier rang : la lutte contre les sous-effectifs dans les casernes et sur les engins à incendie. Les effectifs n’ont pas évolué depuis dix ans alors que le nombre d’interventions a augmenté de 15 % à 20 %
, explique Yann. Son syndicat bataille aussi pour obtenir des tenues de feu qui protègent mieux des suies et fumées toxiques, alors que le nombre de cancers est préoccupant dans la profession. Enfin, FO reste vigilante sur le projet de mise en place d’un numéro unique d’appel, le 112, pour toutes les urgences. Car il existe un risque de suppressions de postes et de privatisation des appels et des secours
. Autrement dit, un recul du service public.