Belgique : le plat pays se dresse contre l’austérité

Revue de presse par Michel Pourcelot

Après deux mois de mobilisation contre les mesures d’austérité, la Belgique a été, comme l’Italie le vendredi précédent, paralysée, lundi 15 décembre, par une grève générale qualifiée d’« historique » mais dont les grands médias français n’ont pas fait grand écho.

La Voix du Nord
« Une grève générale contre l’austérité qualifiée "d’historique" par les syndicats, qui reprochent au gouvernement de droite et au patronat leur "autisme". "Il n’y a jamais eu de grève aussi forte, en front commun syndical, du nord au sud et de l’est à l’ouest" du pays, s’est réjouie la secrétaire générale du premier syndicat belge, la centrale chrétienne CSC, Marie-Hélène Ska. Les syndicats belges contestent, en effet, le plan d’austérité décidé par le nouveau gouvernement de Charles Michel, formé début octobre, qui entend notamment économiser 11 milliards d’euros en cinq ans. La coalition de Charles Michel, prévoit également de porter de 65 à 67 ans l’âge légal de départ à la retraite, en 2030. Une mesure qui, associée au gel des salaires, a su largement mobiliser ». Et réunir. La devise de la Belgique n’est-elle pas « L’union fait la force » ?

Le Point
« Comme en Italie, en grève générale vendredi contre les réformes du Premier ministre, Matteo Renzi, les syndicats belges contestent le plan du gouvernement, qui entend économiser 11 milliards d’euros en cinq ans. La coalition prévoit également de porter de 65 à 67 ans l’âge légal de départ à la retraite en 2030. Pour Charles Michel, des aménagements pourraient notamment concerner la liste des métiers « pénibles », qui ne seraient pas touchés par l’allongement des carrières ». Ce qui n’est pas sans rappeler une petite musique française.

Le Monde
Elle est ici chantée par « la coalition de droite, emmenée par le libéral francophone Charles Michel. Elle entend porter l’âge de la retraite à 67 ans, réformer le système des préretraites, limiter la progression des salaires en gelant temporairement l’indexation automatique des salaires – une particularité belge, devenue un tabou syndical –, économiser dans le secteur de la santé et réduire de 33% à 25% les charges patronales sur les salaires ». Au hasard.

Courrier international
Résultat : « gares vides et tableaux d’affichage indiquant des centaines de trains et de vols annulés. Manifestement, observe le quotidien Le Soir, le gouvernement n’avait pas pris la mesure de l’ampleur du mouvement, de la solidité du front commun et du succès des manifestations et grèves ».

La Croix
« Du côté des syndicats, particulièrement soutenus par l’opinion publique pour cette grève, "si l’on devait encore constater la même logique d’autisme (…) de la part du gouvernement et des patrons, a prévenu le numéro un du syndicat socialiste FGTB, Marc Goblet, nous n’aurons pas d’autre choix que de définir un plan d’actions à partir de janvier 2015. » La colère va-t-elle submerger le plat pays ?

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante