Réunie le 22 juin 2023 au siège de la FGF FO à Paris, la Conférence Nationale de Psychiatrie de la Fédération FO SPSS a pris connaissance des propos tenus le matin même par le Ministre de la Prévention et de la Santé, François Braun sur le plateau de BFMTV/RMC.
L’ensemble des camarades se sont offusqués et ont dénoncé la teneur de la réponse que le ministre a apporté aux situations de violence et supposées être une réponse au décès de l’infirmière à Reims. Le gouvernement est et reste déconnecté de la réalité du terrain et continue à vouloir proposer des solutions techniques minimalistes et esquiver les vrais problèmes ! Ainsi, comment peut-il penser qu’un bouton sur un téléphone puisse répondre aujourd’hui aux phénomènes de violence qui sont en constante augmentation en psychiatrie, et au-delà, dans l’ensemble des services de la FPH. Le Ministre, une fois de plus, comme son Président, refuse de parler des effectifs qui, pour FO, sont très en deçà de ceux dont nous avons besoin pour soigner dignement et correctement les malades mentaux qui nous sont confiés.
Les annonces faites sont inacceptables et loin de répondre aux attentes des agents et de FO.
La conférence après avoir fait un état des lieux de la situation des établissements psychiatriques dans les départements représentés, continue à exiger du gouvernement des mesures et des moyens humains et financiers. Elle note une nouvelle fois la déshérence de la pédopsychiatrie dont les effectifs médicaux et paramédicaux ne permettent plus une prise en charge acceptable des enfants. Dans certains départements il faut attendre entre 9 à 24 mois pour avoir une primo consultation avec un pédopsychiatre. Quant à la psychiatrie adulte, le manque de personnel et la fermeture de très nombreux lits ont des conséquences dramatiques sur la prise en charge des malades mentaux, livrés à eux-mêmes et malheureusement parfois passant à l’acte comme à Reims. De nombreux agents y ont laissé leur vie, un bouton sur un téléphone ne saurait nous suffire !
La conférence exige aujourd’hui, devant l’urgence de la situation, et dans la continuité des constats que FO fait depuis des années, des mesures rapides et ciblées pour le secteur de la santé mentale. La Conférence exige qu’un grand plan Marshall pour l’hôpital, et donc également pour la psychiatrie, soit négocié en établissant des ratios soignants-soignés contraignants. Dans les mesures que nous exigeons également, la réforme du diplôme d’infirmier en secteur psychiatrique est une nécessité absolue, mais également l’enseignement de la psychiatrie pour les aides-soignants qui est absent de leur cursus. L’ensemble de la Conférence dénonce le passage obligé par Parcours sup pour l’accès aux études paramédicales et exige le retour d’une sélection qui se fasse sur la base de la rencontre et de l’évaluation des candidats par leurs pairs. Bien évidemment, la conférence revendique des recrutements sur plusieurs années afin de rouvrir les lits qui ont été fermés, et qui manquent cruellement actuellement.
La conférence au regard des agressions multiples, que cela soit en intra ou en extra hospitalier, revendique le versement de la prime de risque à tous les agents des établissements et des structures extrahospitalières. Ne pas prendre en compte aujourd’hui la situation de psychiatrie, ce gouvernement portera la responsabilité de nouveaux drames comme celui que nous avons connu dernièrement.
La Conférence demande à la Fédération d’envisager avec l’ensemble des autres organisations syndicales, si les conditions sont réunies, un mouvement national pour ce secteur en très grande difficulté.