Fermeture de Buitoni : FO dénonce un gâchis social relevant de la responsabilité de Nestlé

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

Un an après le scandale des pizzas contaminées, Nestlé a annoncé la fermeture définitive de l’usine qui avait, avec l’aval des autorités sanitaires, relancé une production partielle fin 2022. Cent quarante emplois sont menacés.

Non à la fermeture ! À l’appel de FO, majoritaire, une cinquantaine de salariés de l’usine SPAC Buitoni de Caudry (Nord) devaient manifester le 5 avril devant le siège de Nestlé France à Issy-les-Moulineaux, pour dénoncer la fermeture définitive de leur site. La filiale française du géant agroalimentaire, qui en est propriétaire, a annoncé sa décision le 30 mars, presque un mois après avoir suspendu la production partielle. Elle motive son choix par la chute des ventes, et des prévisions d’achat des distributeurs inférieures aux commandes antérieures.

 FO se battra jusqu’au bout pour l’emploi des 140 salariés

Quand la production a été relancée fin 2022, avec l’aval des autorités sanitaires, 30 % des distributeurs annonçaient poursuivre leurs achats Buitoni, pour un volume de 3 500 tonnes par an. C’était déjà faible, la ligne 2, relancée, pouvant produire 9 000 tonnes par an. Selon Nestlé, ces prévisions auraient été revues à la baisse, à 500 tonnes annuelles, soit l’équivalent de trois semaines de production..., détaille Stéphane Derammelaere, délégué syndical FO. La FGTA-FO, qui soutient FO-Buitoni, dénonce un énorme gâchis social et économique, qui relève entièrement de la responsabilité (…) du groupe Nestlé. Malgré les multiples alertes lancées par FO et les salariés, ce n’est qu’après que le scandale sanitaire lié aux pizzas de la gamme Fraîch’Up a éclaté que des mises aux normes ont été effectuées, rappelle-t-elle.

FO se battra jusqu’au bout pour l’emploi des 140 salariés, annonce Stéphane Derammelaere. Le syndicat a refusé de participer à l’ouverture des négociations PSE, prévues par Nestlé le 5 avril. L’industriel s’est engagé à proposer à chaque salarié une opportunité de reclassement interne, et à ne procéder à aucun licenciement d’ici janvier 2024 – délai pour retrouver un repreneur. Jusqu’à cette date, les salariés verront leur salaire maintenu à 100 %. Soutenus par les élus locaux, ils multiplient les actions, notamment des dépôts de croix portant leur nom, prénom, date d’embauche et le 30 mars 2023 comme fin symbolique. La majorité des salariés ont plus de 50 ans et ont bossé toute leur vie sur le site, rappelle le militant FO.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération