Usine Buitoni : FO signe le PSE concernant 118 salariés

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

Trois mois et demi après l’annonce par le groupe Nestlé de la fin d’activité de l’usine Buitoni de Caudry (Nord), mise en cause dans le scandale sanitaire des pizzas contaminées, FO a signé mi-juillet le plan de sauvegarde de l’emploi concernant 118 salariés (y compris ceux du siège parisien). La fermeture définitive du site est prévue le 31 décembre.

Une page se tourne pour les 118 salariés de l’usine SPAC Buitoni située à Caudry, à quinze kilomètres de Cambrai (Nord). Trois mois et demi après que le géant de l’agro-alimentaire Nestlé a annoncé sa décision de mettre définitivement fin à l’activité de cet établissement mis en cause dans le scandale sanitaire des pizzas contaminées, FO et deux autres syndicats ont signé le 12 juillet dernier le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Après des semaines de négociations, parfois tendues, un accord a été trouvé sur les conditions de départs et de reclassements des 118 salariés en CDI de l’usine nordiste et du siège social d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

Au départ, les négociations ont été compliquées. La direction est arrivée avec, comme référence, le PSE de l’usine Nestlé d’Itancourt (Aisne, NDLR) validé en 2000 par l’administration du travail. Mais le dialogue social a fini par s’assainir et, finalement, on a pu travailler correctement. Le PSE que nous avons négocié est mieux-disant. Les salariés ont félicité les négociateurs, explique Stéphane Derammelaere, délégué syndical de FO, ici majoritaire.

Un bassin d’emploi éprouvé

Obtenir des mesures donnant aux salariés le temps nécessaire, et les moyens, pour se repositionner et retrouver un emploi, tel était l’objectif de FO. Le syndicat a mis toute son énergie dans les négociations. Une nécessité. Ce bassin d’emploi du Cambrésis a été durement éprouvé ces derniers mois, notamment par la fermeture de la sucrerie Tereos d’Escaudoeuvres (153 salariés licenciés), puis par le baisser de rideau du magasin de bricolage Sainthimat et de sa maison-mère (48 salariés licenciés entre les magasins et le siège social) à Caudry même.

La majorité des salariés de la SPAC Buitoni sont âgés de plus de 50 ans, et y ont fait toute leur vie professionnelle, précise Stéphane Derammelaere, rappelant que les salariés ne sont pas responsables de ce qui s’est passé. Ce que n’a cessé de répéter la FGTA-FO dans ses différents communiqués, en soutien de l’action du syndicat FO. Malgré les multiples alertes lancées par FO et les salariés, ce n’est qu’après que le scandale sanitaire lié aux pizzas de la gamme Fraîch’Up a éclaté que des mises aux normes ont été effectuées, rappelait la fédération FO, à l’annonce de la fermeture de l’usine en mars dernier.

Nestlé mis devant ses responsabilités

Mis devant ses responsabilités, le groupe Nestlé, qui avait annoncé avant l’ouverture des négociations qu’il ne procéderait à aucun licenciement avant janvier 2024, a concédé une prime de licenciement supra-légale et un train fourni de mesures pour accompagner les reclassements externes et internes. Il a annoncé s’être fixé, comme objectif, 100% de reclassements.

Notable, le congé de reclassement, mesure que le groupe Nestlé financera à l’issue des licenciements (soit dès le 1er janvier 2024) et qui doit permettre aux salariés de bénéficier d’actions de formation et de l’accompagnement d’un cabinet dédié. Ce congé doit durer 12 à 18 mois pour les moins de 50 ans, 18 mois pour les plus de 50 ans, les salariés travailleurs handicapés, parents isolés ou proches aidants, et jusqu’à 24 mois pour les salariés se formant à un nouveau métier. Chaque salarié doit se voir proposer un reclassement interne. Pour la plupart d’entre eux, il sera difficile d’envisager une mobilité géographique hors du canton. Ils y habitent, comme leurs enfants et petits-enfants, tempère Stéphane Derammelaere, qui juge cependant les salariés désormais armés pour le futur.

Beaucoup de salariés sont encore dans le déni ou la souffrance

Dans ce PSE, Il y a toutes les mesures pour qu’ils puissent se reclasser. Mais beaucoup de salariés sont encore dans le déni ou la souffrance, appuie le délégué FO. Pour aider les salariés à se projeter, les syndicats et représentants du personnel ont décidé, dans la foulée de la signature du PSE, de démonter le « camp » : ces trois chalets prêtés par la municipalité où les salariés se rassemblaient, chaque jour devant l’usine, depuis l’annonce fin mars de la fermeture définitive. L’équipe FO, particulièrement Caroline Teixeira (secrétaire FO du CSE), s’est particulièrement investie dans sa gestion, rappelle le militant FO.

Fin juillet, une quinzaine de salariés, issus pour l’essentiel des services Maintenance et Qualité, avaient retrouvé un poste en interne ou avaient une proposition d’emploi, pour septembre, dans l’industrie agro-alimentaire. La fermeture définitive du site est prévue le 31 décembre prochain.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération