Chez Pimkie, un troisième PSE se profile

InFO militante par Sandra Déraillot, L’inFO militante

© Franck CRUSIAUX/REA

Le secteur de la mode ne se porte pas bien. Après la liquidation dramatique de Camaïeu, c’est le réseau de l’enseigne Pimkie qui est sur la sellette. Quelque 500 emplois sont concernés.

Noël va être amer, indique Maley Upravan, déléguée syndicale chez Pimkie. Nous sommes au courant depuis plus d’un an que l’entreprise ne va pas bien. Mais les annonces sont séquencées et même si le plan de licenciement n’est désormais plus caché, on ne sait toujours pas qui reste et qui part. Cela génère des souffrances qui altèrent la santé physique et mentale des salariés.

L’ambiance dans l’enseigne de prêt-à-porter féminin est loin d’être rose. On craint d’y être mangé à la sauce Camaïeu, entreprise du même secteur, elle-même issue de l’Association familiale Mulliez (AFM). Camaïeu a été placée en liquidation judiciaire en septembre dernier. Ses 2 700 salariés ont été licenciés. Un naufrage qui est l’aboutissement d’une succession de rachats par des fonds d’investissement, de restructurations diverses, mais aussi de la modification des comportements d’achat.

Un nouvel actionnaire pour faire le sale boulot ?

Chez Pimkie, on n’en est pas (encore) là. La reprise de la holding par un consortium constitué de Kindy, Lee Cooper et Ibisler Tekstil a été annoncée fin octobre et devrait être signée en janvier. Une forte réduction du réseau de succursales semble actée – une centaine de points de vente devraient fermer et le siège sera redimensionné à la baisse. D’après l’avis du CSE rédigé le 19 décembre, le projet pourrait conduire à supprimer environ 500 postes sur 1 200. Tous ces éléments figuraient dans le projet du directeur actuel, souligne Maley Upravan. Alors pourquoi un nouvel actionnaire ? Si ce n’est pour lui demander de faire le sale boulot et éviter de ternir l’image d’AFM ?

La passation de témoin est d’autant moins appréciée par les organisations syndicales que la vente se fait à prix négatif. L’AFM va payer les dettes et financer le futur PSE en bloquant 250 millions d’euros dans une fiducie dont nous ne savons pas comment elle sera construite. Nous ne pouvons même pas négocier sur cette somme, s’indigne la militante. Alors que le dernier CSE a rendu un avis négatif sur le projet de cession, FO continue de batailler pour une meilleure transparence au sujet des projets du repreneur.

Sandra Déraillot Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération